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PĂ©nurie de riz I Chronique d’un phĂ©nomĂšne inĂ©dit

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L’üle de Ndzuani est confrontĂ©e depuis plusieurs semaines Ă  une pĂ©nurie de riz. La situation Ă©tait tendue. L’arrivĂ©e d’une cargaison la semaine derniĂšre ne l’a pas arrangĂ©e loin de lĂ . Sa vente directement par l’Onicor aux habitants est jugĂ©e “chaotique”. Des Ă©chauffourĂ©es s’en suivirent. Si bien que le directeur gĂ©nĂ©ral de l’Office serait sur la sellette, selon ses dĂ©tracteurs.

 

L’arrivée de cargaisons de riz a tenu en haleine une bonne partie de l’opinion publique sur fond de pénurie de riz inédite. Depuis plus de 11 semaines, différentes dates ont été annoncées sans qu’elles soient respectées jusqu’au petit bol d’air frais de la semaine dernière. Aussi, la présidence multiplie les réunions, cherche à trouver une solution face à cette pénurie “de tous les dangers”. Miroidi, le directeur général de l’Onicor, l’office en charge d’importer le riz populaire serait “cloué au pilori par la quasi-totalité des membres du gouvernement”, indiquent des sources.


C’est que la situation reste tendue à Ndzuani et peut l’être plus encore si rien n’est fait pour calmer les habitants. Le pouvoir central réfléchirait donc à la meilleure décision à prendre. “Mise en place d’un comité de gestion de l’Onicor durant un délai déterminé ou nomination d’un nouveau directeur général ?” Deux noms circulaient dimanche dans les milieux autorisés, un cacique du régime et un autre réputé proche de l’opposition. En tout cas, “le sort de l’enfant de Mirontsy ne serait pas encore scellé”, veulent croire ses soutiens. Il bénéficierait, selon eux, “de l’appui de personnages influents du régime”. En déplacement à Ndzuani, Miroidi est rentré à Moroni ce lundi sur convocation de la présidence.

1400 tonnes resteront donc à Ndzuani

Un navire avec 52 conteneurs est au port de Mutsamudu depuis le dimanche soir. La totalité de la cargaison est destinée à la population anjouanaise alors qu’initialement, 20 conteneurs devaient être acheminés à Moroni et une dizaine à Fomboni. Les pouvoirs publics ont changé d’avis et les 1400 tonnes resteront donc à Ndzuani. S’ils ont pris cette décision, c’est parce que la précédente cargaison s’élevant prétendument à 780 tonnes n’a pas suffi. Mercredi dernier, la tension était perceptible dès le port de Mutsamudu qui regorgeait d’ailleurs de militaires armés. Ceux-ci avaient pour consigne de ne laisser personne prendre des photos ou des vidéos du riz en vrac provenant de Dar Es Salaam acheminé par le navire appartenant à l’Etat comorien.


L’arrivée du riz, loin d’apaiser les tensions les a ravivées comme en témoignent les échauffourées de la localité de Mirontsy, le jour même de l’arrivée du « Faliki Ndjema ». Les routes barrées, des pneus en feu, le risque d’une contagion vers Mutsamudu, ville limitrophe sont dans tous les esprits.L’Onicor n’ayant pas publié de calendrier de distribution, les localités ne savaient donc pas quel jour elles allaient recevoir la précieuse céréale. Les jeunes de Mirontsy ont donc décidé de bloquer un camion de riz pour se servir après avoir constaté le passage de plusieurs camions vers d’autres régions. La situation a dégénéré, opposant forces de l’ordre et habitants. Il y aurait eu “plusieurs blessés ainsi que des arrestations”, a-t-on indiqué. “Les 9 personnes qui ont été arrêtées seraient toutes libres”, selon des habitants de la ville.


La vente du riz aux consommateurs est effectuée par l’Onicor lui-même aidé par des gendarmes, qui n’hésitaient pas à disperser la foule par tous les moyens quand celle-ci s’impatientait quelque peu. À Ndzuani, les habitants étaient en colère. Beaucoup se demandaient pourquoi le riz n’était pas vendu par les commerçants mieux outillés que quiconque. “C’était pour éviter la spéculation ou toute autre dissimulation”, répond-on du côté de l’Onicor. D’autres sources affirment que “c’est parce qu’il n y’en avait pas assez pour les commerçants”. Dans certains villages, “le sac de 25 kilos coûtant 10.000 francs était partagé entre 6 familles”, selon de nombreuses sources.
En tout cas, vendredi dernier, le riz était vendu au noir dans la capitale de l’île, le kilo s’écoulait à 1 000 francs. Depuis la décision d’augmenter le riz à hauteur de plus de 30% en juillet dernier, l’Onicor ne s’est jamais aussi mal porté.

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