Née à Domoni ya Ndzuani, Hanimati Dhoimir est passionnée de culture depuis toute petite. Mariée à Edmond Roger, un homme d’affaires malgache avec qui elle a eu deux enfants à Mayotte, Hani - pour les intimes - décide de s’installer sur l’île de la Réunion à la fin des années 2000 pour mettre ses enfants à l’abri de la montée de la délinquance à Mayotte. Là-bas, elle mène une vie agréable, marquée par des allers retours entre la Réunion et Mayotte pour gérer les nombreux champs légués par son mari avant sa mort.
Elle a construit des maisons sur ses terrains qu’elle a mis en location, ce qui lui permet de vivre avec ses deux enfants. Passionnée par le patrimoine immatériel, notamment les chants et danses traditionnelles, Hanimati Dhoimir est également une passionnée du sport et entretient une bonne relation avec des personnes du milieu artistique et sportif. Face aux difficultés rencontrées par les acteurs de ces deux domaines, elle a décidé de devenir mécène, finançant des artistes et des clubs sportifs à Ndzuani. «C’est après avoir constaté que ces jeunes chanteurs, joueurs de tambour, danseurs traditionnels et sportifs n’ont pas d’aides de la part des pouvoirs publics aux Comores que j’ai pris l’initiative de leur apporter mon soutien», confie Hanimati Dhoimir. A Ndzuani, les sportifs et les artistes l’appellent affectueusement « présidente».
Contre la délinquance juvénile
Le soutien financier de cette «riche héritière » motive toutes les équipes qu’elle appuie sur l’île, que ce soit à Ada ou à Domoni. Elles deviennent difficiles à battre sur le terrain. Lors du tournoi du mois de ramadan dernier à Domoni, ses équipes masculines et féminines ont atteint les finales de football. Le talent des joueurs soutenus par Hanimati Dhoimir a conquis le public, qui a acclamé ses équipes. «Tous les maillots portés par les équipes de cette dame sont les plus chers et les plus jolis», apprécie un supporter du Football club de Domoni (Fcd), club dont Hanimati Dhoimir est son propriétaire. Elle finance aussi les associations culturelles en leur achetant des tenues folkloriques. «Présidente» justifie son parrainage dans les arts et le sport par son désir d’empêcher la jeunesse de sombrer dans le désœuvrement et la délinquance juvénile.
«Mon ambition, à travers ces gestes de générosité que je multiplie au sud de l’île, est d’occuper les jeunes en les aidant à briller dans leurs loisirs, à réaliser leurs rêves, que ce soit dans le sport ou les arts, afin d’éviter qu’ils basculent dans la violence», explique celle qui est devenue un exemple à suivre pour l’épanouissement de la jeunesse sur les plans professionnel et personnel. «Hanimati Dhoimir est une femme qui réussit là où les pouvoirs publics ont démissionné, à savoir offrir des perspectives aux jeunes contre le désœuvrement dans nos communes», déclare un élu municipal de Domoni sous couvert d’anonymat. Chapeau à cette dame pour son élan de générosité au profit des jeunes artistes et sportifs du sud de Ndzuani.