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Ponction des 10% d’un mois de salaire des agents de l’Etat : La Confédération des travailleurs demande une évaluation préalable des dégâts

Ponction des 10% d’un mois de salaire des agents de l’Etat : La Confédération des travailleurs demande une évaluation préalable des dégâts

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Au lendemain du passage du cyclone Kenneth qui a causé plusieurs dommages et ravagé les Comores, le gouvernement a annoncé la ponction de 10% du salaire de chaque employé de l'Etat pour venir en aide aux sinistrés. Cette initiative, décidée en Conseil des ministres, fait l’objet de débats et de contradictions. Si certains avancent le principe de la solidarité légendaire des Comoriens, d’autres ne sont pas du même avis.

 

L’initiative du gouvernement de ponctionner 10% sur le salaire des fonctionnaires, agents de l’Etat et des personnels des superstructures fait l’objet de débats souvent contradictoires.
Certains défendent la carte de la solidarité pour justifier cette initiative alors que d’autres s’y opposent au vu des bas salaires d’une partie de la catégorie des personnes ciblées par cette mesure.
C’est le cas du secrétaire général de la Confédération des travailleurs et travailleuses des Comores (CTC), Salim Soulaiman, qui estime que «cette décision ne sera ni efficace ni productive». Le chef de la centrale syndicale se demande si la décision du gouvernement de ponctionner 10%  demeure «la meilleure solution» pour répondre aux besoins exprimés par le pays d’une manière générale et les différentes familles touchées.  Pour le syndicaliste, cette mesure est prise précipitamment. «Le salaire est sacré, personne n’a le droit de toucher le salaire d’une autre personne, même entre conjoints, il faut qu’il y ait une autorisation préalable», laisse-t-il entendre.  
Il ajoutera qu’il s’agit d’une catastrophe naturelle et que justement «personne n’a été épargnée, si on n’est pas touché au niveau de son domicile, on l’est au niveau agricole ou de la pêche et que toute l’économie a été affectée».  

La solidarité internationale

Le syndicaliste pense qu’on doit d’abord évaluer les dégâts avant d’engager une initiative solidaire de collecte de fonds puisque «jusqu’ à présent, personne ne présente des chiffres». Salim Soulaiman estime qu’il y a trois sortes de mesures. «Des mesures d’urgence humanitaires, recenser les sans-abris, avoir les coûts réels des besoins chez les personnes dont les habitations de fortune ont été touchées, identifier les secteurs économiques les plus touchés pour essayer de donner un coup de pouce pour relancer cette économie, et inventorier les infrastructures touchées» avance-t-il.
Le patron des syndicats comoriens, contre l’initiative, y voit une autre manière de procéder. «Nous pensons que la décision du gouvernement a été prématurée car ce sont ces fonctionnaires qui ont été touchés, il faut évaluer d’abord les besoins au niveau national, et voir les voies et moyens pour arrêter les solutions appropriées».
Le vieux syndicaliste ajoute «qu’il n’est pas trop tard pour rectifier le tir surtout que dans quelques jours nous allons entrer dans le mois sacré de ramadan et que déjà le secteur agricole est lamentablement touché par le cyclone».


Le secrétaire général de la CTC s’interroge sur les difficultés que doivent faire face les ménages comoriens pendant ce mois sacré où chacun doit dépenser plus que ce qu’il gagne. «Si on ampute encore 10%, cela sera grave, moi je pensais que le fonctionnaire devrait avoir une augmentation du salaire suite à la catastrophe naturelle dont nous sommes tous victimes».
Salim Soulaiman  estime que le pays doit lancer un appel à la solidarité internationale. «C’est maintenant que les Comores doivent demander la solidarité internationale comme tous les autres pays victimes de telles catastrophes, il faut que le gouvernement déclare que le pays est sinistré et demande la solidarité internationale, nous ne pouvons pas faire l’exception, étant donné que nous faisons partie des petits pays insulaires les plus pauvres», dit-il.
Salim Soulaiman appelle par conséquent tous les travailleurs au rassemblement habituel du 1er mai le mercredi à 9h30 à la place de l’indépendance pour réfléchir ensemble afin de trouver des solutions et surtout voir comment soutenir l’économie nationale qui est lamentablement touchée.

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