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Plage d’Itsandra I Une interdiction nocturne sujette à controverse

Plage d’Itsandra I Une interdiction nocturne sujette à controverse

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Le préfet d’Itsandra-Hamanvu, Saïd Djaé Karihila, a annoncé le 7 septembre dernier l’interdiction d’accès à la plage d’Itsandra Mdjini à partir de 19h. Cette mesure, justifiée par des raisons de « sécurité et d’éthique», a suscité de vives réactions, notamment de la part de commerçants et des associations locales. Les opposants à l’interdiction dénoncent son caractère liberticide et illégal.

 

le préfet d’Itsandra-Hamanvu, Saïd Djaé Karihila, a publié un communiqué interdisant l’accès à la plage d’Itsandra Mdjini à partir de 19h. La préfecture a évoqué des raisons de « sécurité et d’éthique » pour motiver sa décision. Dans une interview avec Al-watwan, le préfet a expliqué que cette mesure était nécessaire en raison de la situation de plus en plus préoccupante en matière de « débauche » sur la plage. Selon lui, la nuit, certains usagers se livrent à des comportements inappropriés, tels que la consommation d’alcool et des relations intimes, ce qui est incompatible avec l’éthique publique.Le préfet a également évoqué des préoccupations concernant la sécurité, soulignant la nécessité de prévenir les noyades, en particulier la nuit.

Désaccord du côté des commerçants

Toutefois, il a précisé que la mesure n’interdit pas l’accès aux restaurants situés à proximité de la plage et qu’il revient à la police de faire respecter cette restriction.
En ce qui concerne le stationnement, le préfet a fait savoir que les activités et les usagers de la plage d’Itsandra avaient un impact significatif sur la circulation routière, ce qui rendait nécessaire la limitation du stationnement des voitures autres que celles des « fidèles des prières nocturnes ».Du côté des commerçants, la co-gérante du restaurant Le Habana, Ibrahim Faaïza, est contrariée par cette mesure, d’autant plus qu’elle et ses confrères n’auraient pas été consultés avant la décision. « On est un peu choqué dans le sens où on est géré par l’Association Twamaya et il n’y a eu aucune concertation avec nous et on découvre le communiqué comme tout le monde. Il aurait au moins fallu nous demander notre avis. S’agissant de la plage elle-même, ce n’est pas nous qui contrôlons la sécurité. Dans le même temps, la journée les gens travaillent et ne viennent chez nous que le soir, donc cette mesure nous pénalise », raconte-t-elle.


Elle exprime ses inquiétudes quant à l’impact de cette restriction sur leur activité déjà fragile. « La restauration c’est quelque chose de très fragile et nous sortons à peine d’une saison assez compliquée, et si en plus de tout ça on vient nous mettre des restrictions, cela va alourdir notre travail. C’est à se demander s ‘il y a une volonté d’aider les personnes qui investissent ou si au contraire on veut tout faire pour les freiner ». Ibrahim Faaïza a appelé à une concertation pour trouver un consensus entre les commerçants et les autorités locales, soulignant que les commerces ne sont pas responsables des incidents qui se produisent sur la plage, et que la gestion de la plage relève de l’Association villageoise.

L’Association Twamaya réagit

Le président de l’Association Twamaya, Abdounourou Moustapha Kevin, a réagi à l’interdiction en affirmant que cette décision avait été prise par un groupe de personnes, et non par l’association ou la notabilité. Il a souligné qu’il était impensable de priver les Comoriens de leur liberté de se baigner ou d’accéder à la plage, tout en reconnaissant qu’il était nécessaire de prendre des mesures pour lutter contre la débauche et les comportements problématiques.


« Il est hors de question de fermer l’accès à la plage et à la baignade. Les règles sont nécessaires, mais il est inadmissible de priver les Comoriens de leur liberté de se baigner ou d’accéder à la plage », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur le fait que l’interdiction ne devait pas être la réponse à ces problèmes, mais plutôt la recherche de solutions plus appropriées et négociées. Concernant le stationnement des voitures, Abdounourou Moustapha Kevin a souligné que cela relève de la compétence de la gendarmerie nationale et non d’une autorité locale. Il a essentiellement condamné les pratiques de blocage de routes, les qualifiant de pratiques typiquement comoriennes à bannir.Il a par ailleurs exprimé son inquiétude quant à l’effet de cette mesure sur d’autres localités, craignant que d’autres régions n’adoptent des restrictions similaires à l’avenir, ce qui pourrait créer un précédent dangereux.

L’aspect légal de l’interdiction

Me Abdoulbastoi Moudjahidi, avocat au barreau de Moroni, a remis en question la légalité du communiqué du préfet. Il a cité la loi N°14-030 du 24 juin 2014 qui garantit la liberté d’accès des piétons aux plages, précisant que cette loi a créé un droit d’usage libre et gratuit de nos plages par le public. Il a souligné que toute mesure d’interdiction devait être justifiée par des raisons de sécurité, de défense nationale ou de protection de l’environnement, conformément à la loi.Pour lui, le préfet n’exerce pas son pouvoir administratif par des communiqués. Il interdit par voie d’arrêté. « Ce communiqué est nul et de nul effet. Il n’est même pas attaquable parce qu’il n’a pas la forme d’un acte administratif. Il serait temps que nous formions nos préfets à faire appliquer la loi selon les règles », a-t-il déclaré.

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