Alors qu’ils croyaient en avoir fini avec les problèmes depuis que l’Etat verse régulièrement le paiement des pensions de 2023, les retraités se rendent compte, malheureusement, que le calvaire est loin d’être terminé. En effet, malgré une précaire stabilité retrouvée, les pensionnaires n’ont toujours pas perçu les salaires de novembre et décembre 2022.
Après de nombreuses promesses jamais honorées jusque-là, le collectif a décidé de pousser un cri de colère, voire de désespoir. D’après le porte-parole du collectif des retraités, Andjibou Ali, les blocages se situe au niveau du ministère des Finances. A l’issue du conseil des ministres du 6 janvier, on a demandé au ministre de tout faire pour payer les arriérés. Cela après des réunions que nous avons eues avec la caisse des retraites et autres responsables.
Malgré cette décision prise au sommet de l’Etat, le ministre des Finances n’aurait toujours pas répondu aux doléances des retraités. «Nous sommes là pour déplorer le traitement réservé aux retraités par le ministre des Finances », dénonce, vigoureusement le porte-parole. Celui qui porte l’étendard du combat des pensionnaires fonctionnaires partout où le besoin se fait ressentir, s’est d’ailleurs attiré les foudres de l’argentier de l’Etat, Mze Aboudou Chafioun Mohamed qui l’accuserait de «personnaliser le problème».
540 millions
«Ce qui est complètement faux» a rétorqué Mohamed Ali Toihir, lui aussi membre de la commission en charge de réclamer les droits des retraités dans un entretien accordé à Al-watwan, hier mardi. Pour le collectif, «le ministre des Finances cherche juste à créer une diversion, puisque les doléances des fonctionnaires à la retraite sont apolitiques».Selon nos informations, l’Etat aurait besoin de 540 millions de francs pour régulariser les pensions de novembre et décembre 2022. Un processus de prêt aurait été engagé auprès d’une banque de la place. Mais, les choses traînent encore. Les raisons de ce blocage restent, pour l’heure, inconnues. Une situation qui commence à devenir insupportable pour nos interlocuteurs. «Nous sommes la catégorie la plus vulnérable, pourtant on continue à nous humilier.
Pire, malgré nos interpellations, c’est le silence radio», a ajouté Andjibou Ali, qui appelle les autorités à verser les arriérés avant l’arrivée du mois sacré du ramadhwani.En fin février, cette question avait fait l’objet d’une conférence de presse, tenue dans la cour de la caisse des retraites.Notons que mis à part ces impayés de l’année dernière, on constate une régularité dans le paiement des pensions de 2023. Néanmoins, cela ne rassure pas les retraités qui demandent «plus d’efforts pour que cette stabilité se pérennise dans la durée».