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Opération Wuambushu : une dénonciation unanime à Ndzuani

Opération Wuambushu : une dénonciation unanime à Ndzuani

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L’exĂ©cutif de l’üle de Ndzuani a organisĂ©, le jeudi 13 avril dernier, une rĂ©union de rĂ©flexion sur les consĂ©quences de l’opĂ©ration « Wuambushu », ainsi que les actions Ă  engager du cĂŽtĂ© comorien pour empĂȘcher sa rĂ©alisation.


Des représentants des communes, des préfectures, des instances religieuses ainsi que des organisations de la société civile de l’île étaient invités à cette rencontre. «Wuambushu» est, pour rappel, ce projet du gouvernement français de raser les habitations dites « illégales » à Mayotte, et de refouler vers Anjouan le maximum de « sans-papiers français », en un minimum de temps. Un projet qui devrait entrer en action dès le 20 avril prochain.


La séance a été animée, et les interventions très engagées. «Cette opération ne peut se faire sans brutalités. Que doit donc être notre réponse ? », a ainsi posé le décor du débat Baraka Ali Mari, secrétaire générale du gouvernorat. S’en sont alors suivis des discours allant tous dans le même sens, à savoir « une opposition catégorique » au projet concocté par le ministère français de l’Intérieur et les élus de Mayotte.

Le premier à ouvrir les discussions a été Omar Houmadi, président d’une organisation non gouvernementale, qui a comparé la situation actuelle à celle du retour des « sabenas » en 1977, après l’extermination des comoriens de Majunga. « J’ai fait partie du comité d’accueil des 16 000 sabenas exilés de Majunga. J’ai vécu des choses pénibles, comme lorsqu’il s’agissait de trouver des adresses pour ces gens ici. Notre gouvernement et nous, citoyens, devons donc prendre au sérieux cette affaire, sinon Anjouan va devenir la capitale des problèmes », a-t-il averti. Si cet ancien journaliste a juste donné la sonnette d’alarme, l’intervenante suivante, Sitti Faouria, s’est montrée plus directe.

Une violation du Statut de Rome

«La France viole le statut de Rome. L’accord de partenariat entre la France et les Comores est une faute. Pourquoi avons-nous accepté de prendre de l’argent pour pourchasser nos frères et sœurs qui veulent se rendre chez eux, à Mayotte ? Nous devons empêcher ce bateau [de la compagnie SGTM, qui transporte les refoulés] de venir ici avec des personnes reconduites. L’actuel maire de Ouani avait obligée Ewa Air [avion de la compagnie de transport aérien Ewa Air] de retourner à Mayotte parce qu’il avait à son bord une femme reconduite, qui ne portait pas de souliers. Alors pourquoi ne pouvons-nous pas suivre son exemple ? ».


La fermeté, côté comorien, a été également soutenue par d’autres conférenciers. Les propositions de « manifester » contre ce projet, d’ « empêcher les reconduites » et de « pousser le gouvernement à se désengager de l’accord de partenariat » conclu avec la France en 2019 sont revenues avec instance, tout au long du débat. « Ne laissons pas cette affaire au gouvernement, car elle nous concerne tous. Nos dirigeants peuvent avoir peur de prendre une telle décision [l’arrêt des reconduites], mais c’est à nous de les soutenir et de les pousser à braver cette peur», a suggéré un ancien employé d’une chancellerie comorienne en Europe, qui est allé jusqu’à se demander « pourquoi devons-nous d’ailleurs conserver une amitié avec la France qui ne nous profite pas ? ». 

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