Le conseil municipal de Moroni s’est réuni la semaine dernière pour élire les nouveaux membres du bureau de la commune après la démission de l’ancien maire. «Le scrutin s’est passé sans encombre», a-t-on indiqué. Dans un entretien accordé à Al-watwan, l’ancien ministre Abbas Mohamed Elhad a parlé d’élections sereines. «Les élections des membres du bureau se sont déroulées dans le calme et la sérénité. C’est à l’œuvre qu’on connait l’artisan», dira-t-il avant de réaffirmer sa confiance au nouveau bureau. «Je reste confiant que l’équipe actuelle va relever les défis multiformes en préservant notre cohésion», dit-il, feignant toutefois d’ignorer les conflits institutionnels qui rongent la commune de la capitale depuis 2015.
«Pour moi, il n’y a pas un problème institutionnel à la mairie. La majorité écrasante de notre municipalité avait été prise en otage par une minorité». Abbas Mohamed Elhad attend du nouveau maire «d’instaurer les bonnes pratiques de gouvernance politique, économique et financière», et lui de continuer : «à l’immédiat, il est urgent de réorganiser l’administration communale». Il a cité certaines actions prioritaires. Il s’agit de «l’assainissement et l’embellissement de la ville, rendre fluide la circulation, la gestion efficace et efficiente des ordures, l’éclairage public, la réorganisation de la police municipale, la gestion et la réhabilitation des marchés publics, l’état des lieux du patrimoine foncier».
«Des élections organisées en violation des textes règlementaires»
De son côté, l’adjoint-maire de l’équipe sortant, Jean Money a affirmé que l’élection a eu lieu «certes dans le calme», mais «sans le respect des procédures» prévues. «Pour nous, c’est une machine lancée par l’actuel ministre de l’Intérieur pour faire sortir notre équipe. Les élections se sont déroulées dans le calme mais elles ont été organisées en violation des textes réglementaires», a-t-il souligné, dénonçant «un défaut de qualité» de l’autorité ayant convoqué la session.
Jean Money a expliqué la raison de leur présence en dépit de «la violation» supposée des textes. «Nous avions le choix entre la participation ou l’absence, nous avons décidé de participer pour montrer la différence et donner une leçon de démocratie. Contrairement à eux qui n’ont jamais participé à aucune session, nous avons un respect envers nos électeurs. Peu importe le maire, nous allons participer aux sessions du conseil et nous serons constructifs aux débats. Nous n’allons pas jouer la politique de la chaise vide comme eux».
«Il est temps de passer aux actions»
L’ancien adjoint au maire a rappelé certaines actions entreprises par leur équipe. «Malgré les difficultés que nous avons rencontrées, nous avons pu stabiliser les salaires des agents de la mairie. Nous avons payé la dette de notre hôtel de ville. Nous avons créé une stabilité financière. Nous avons prévu que l’année 2022 sera marquée par le démarrage des projets de développement. Et nous allons poursuivre à pondre nos idées pour le bien de la ville», dit-il avant de faire un appel à la stabilité. «Je lance un appel aux conseillers et chefs de quartiers à se réveiller et à se battre pour construire notre capitale». L’ancien adjoint au maire ne croit pas «que le nouveau maire serait en mesure de relever les défis». Toutefois, il laisse entendre que «la problématique des déchets demeure une priorité».
La nouvelle adjointe au maire Samra Bacar Kassim a salué «la sagesse de tous les conseillers municipaux qui ont voté dans le calme». Il s’agit, selon elle, «d’une nouvelle page qui s’ouvre à Moroni». Pour elle, «il est temps de passer aux actions». Samra Bacar Kassim se montre déterminée à soutenir le nouveau maire, Abdoulfatah Saïd Mohamed, à relever les défis du développement de la capitale. A l’entendre, le plus urgent «c’est la question des ordures». «Nous devons trouver de solutions rapide et définitive au problème des déchets. Il y a aussi le problème foncier, il y a des dossiers des terrains vendus par l’équipe sortante», a-t-elle évoqué.