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Ni mĂ©decins lĂ©gistes, ni police scientifique : Les enquĂȘtes en stand-by

Ni mĂ©decins lĂ©gistes, ni police scientifique : Les enquĂȘtes en stand-by

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Un jeune du quartier de Bacha, Karim Aladin, a Ă©tĂ© retrouvĂ© gisant sur le sol dans la nuit du dimanche au lundi 5 fĂ©vrier. Dans le coma, il sera Ă©vacuĂ© Ă  l’hĂŽpital El-maarouf, et dĂ©cĂ©dera dans la soirĂ©e. Les causes du dĂ©cĂšs demeurent floues.

 

La famille, se basant sur le diagnostic des mĂ©decins, Ă©voque une agression. La gendarmerie, elle, n’écarte d’ailleurs pas cette possibilitĂ©. Entretemps, le dĂ©funt a Ă©tĂ© inhumĂ©. Difficile donc de connaĂźtre les raisons exactes du dĂ©cĂšs en l’absence d’une autopsie.

“Pour qu’il y ait autopsie, il faut l’autorisation de la famille”, avance Abdallah Ibrahim, commandant de la Compagnie de Ngazidja. Cela va de soi. “Sauf que les familles comoriennes, pour des motifs religieux, refusent de souscrire Ă  cette pratique. Elles exigent immĂ©diatement le corps aprĂšs le constat du dĂ©cĂšs en vue de l’enterrement”, avancera notre interlocuteur. Le commandant de la Compagnie de Ngazidja y voit lĂ  le principal obstacle Ă  la rĂ©solution de ce genre d’affaires.

Dans le cas d’une enquĂȘte judiciaire, en France par exemple, un magistrat peut ordonner une autopsie. La famille est alors avisĂ©e, mais ne peut s’y opposer. Aux Comores, mĂȘme si cela avait Ă©tĂ© possible, l’autopsie n’aurait pu ĂȘtre faite pour la simple raison qu’il n’y a pas de mĂ©decins lĂ©gistes.

 

Une autopsie aurait permis d’établir les causes du dĂ©cĂšs. Or, il n’y a pas de mĂ©decins lĂ©gistes dans le pays, poursuit Abdallah Ibrahim.

 

MĂȘme Ă©cho du cĂŽtĂ© du procureur de la RĂ©publique qui cite Ă  l’appui l’affaire Combo Ayouba oĂč “il a fallu faire venir un mĂ©decin lĂ©giste de la Tanzanie”.
En 42 ans d’indĂ©pendance donc, le pays ne dispose pas d’un mĂ©decin lĂ©giste. Au moment oĂč se tiennent des assises censĂ©es rĂ©flĂ©chir sur le bilan de ces 42 annĂ©es d’indĂ©pendance, c’est sans doute l’une des questions qu’il aurait fallu  aborder.

Autre question qu’il faudrait aussi aborder, l’absence d’une police scientifique. De nombreuses affaires restent irrĂ©solues en l’absence de celle-ci. On peut citer les cambriolages des locaux de la structure Amie, du Sanduku de Nyumadzaha et de la Caisse nationale de retraite entre autres.

Ou encore les incendies volontaires des vĂ©hicules de fonction du commissaire au plan, du deuxiĂšme vice-prĂ©sident de l’AssemblĂ©e de l’Union, du vice-prĂ©sident de la Banque fĂ©dĂ©rale du commerce, du maire d’Itsandra Hamanvu et du chef du parquet gĂ©nĂ©ral de Ndzuani.

Les enquĂȘtes sont en stand-by faute d’une police spĂ©cialisĂ©e. “Des gendarmes ont Ă©tĂ© formĂ©s mais le matĂ©riel fait dĂ©faut”, argue Abdallah Ibrahim. La gendarmerie disposerait d’une banque d’empreintes, mais pas d’un systĂšme de comparaison. A quoi bon ?
A dĂ©faut, les criminels sont confortĂ©s dans leurs forfaits. Il est temps de se doter des structures nĂ©cessaires. Sur cela repose aussi l’émergence.

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