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Maamoune Chakira, directeur gĂ©nĂ©ral des aĂ©roports I «L’idĂ©al serait de rĂ©duire la masse salariale de 50%»

Maamoune Chakira, directeur gĂ©nĂ©ral des aĂ©roports I «L’idĂ©al serait de rĂ©duire la masse salariale de 50%»

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Le directeur gĂ©nĂ©ral des AĂ©roports des Comores (Adc) Ă©tale ses rĂ©alisations, projette ses ambitions, rĂ©pond Ă  ceux qui l’accusent de tenir l’établissement public d’une main de fer et apporte des clarifications sur le bras de fer qui l’oppose Ă  27 employĂ©s licenciĂ©s. Maamoune Chakira promet d’aller jusqu’au bout dans sa volontĂ© d’assainir les Adc et de mettre un terme Ă  l’impunitĂ© et au laisser-aller. «J’assume de faire le choix de la compĂ©tence et de donner un coup de pied dans la fourmiliĂšre. Il faudra trouver une solution Ă  l’absentĂ©isme comme Ă  la culture de l’impunité», a-t-il soulignĂ©. Entretien.

 

Cela fait 6 mois depuis que vous êtes à la tête des Aéroports des Comores, quelles sont vos principales réalisations ?

L’année 2022, nous sommes parvenus à désengorger et à équiper la zone départ à l’Aéroport International Prince Said Ibrahim. Nous avons également installé des machines à rayons X, augmenté les comptoirs d’enregistrement à l’immigration et au départ. Nous avons aussi mis en place une structure de gestion avec de nouveaux cadres qui vont s’occuper du travail quotidien pour me concentrer sur les grands projets.

Et pour l’année 2023 ?
Nous voudrions agrandir la zone dédiée aux arrivées en construisant une mezzanine, ce qui nous permettra de maitriser le trafic sur les 5 prochaines années. Les pistes à Moroni, Anjouan et Mohéli vont être réparées pour un budget de l’ordre de 1 milliards de nos francs. Par ailleurs, cette année nous espérons dégager 700 millions de francs pour les investissements après avoir équilibré les comptes.

Quelle est la situation financière de la société que vous dirigez ?

Elle était en déficit en 2019 alors que la période était florissante. La situation financière est assez difficile en 2022 avec des charges importantes notamment la masse salariale. Par an, celle-ci s’élève à 100 millions. Nous souhaiterions corriger cela et revenir à des ratios plus habituels. En outre, nous comptons introduire de nouvelles recettes, trouver un partenaire pour la gestion du parking automobile et des panneaux publicitaires. En un mot, nous aimerions retrouver le niveau d’avant le Covid-19.

A propos des employés, ils vous accusent de licencier ou de suspendre à tour de bras, d’avoir fermé un service entier sans tenir compte des procédures ou encore d’avoir instauré un climat de terreur dans la boite…

Je n’ai licencié que 10 personnes. Vous savez, j’ai hérité d’une situation où il n’y avait pas de discipline au niveau du personnel. Il existait des services créés pour recruter des gens sans pour autant les faire réellement travailler. J’assume non seulement ma connaissance du secteur aéroportuaire pour garder l’essentiel mais aussi ma casquette de gestionnaire dont le rôle est de préserver les biens de la société et d’instaurer l’ordre. Par contre, les décisions sont prises en respectant les règles de l’art, contrairement à ce qui est dit. On a une note basée essentiellement sur le code du travail qui précise quelles sont les fautes professionnelles et les sanctions à prendre.
Maintenant, il peut y avoir des cas où des gens ne comprennent pas parce qu’ils sont habitués à faire autrement et c’est mon rôle de pouvoir faire régner l’ordre à ce niveau-là.

Vous dites respecter les règles mais vous avez quand même 27 employés qui bataillent contre vous au palais de justice de Moroni …

Les employés en question ont choisi de ne pas suivre la voie interne. Il y a un préjudice sérieux. Nous parlons tout de même de personnes qui percevaient pour notre compte les recettes de parking à hauteur de 50% parfois de 100%. Ces 27 employés ont tous pris part à la forfaiture. Vous savez, ici prévalait une culture de l’impunité comme dans le reste du pays. Il faut corriger cela, quitte à aller au bras de fer. Il y a encore des brebis qu’il faudra remettre dans la bergerie. J’assume de faire le choix de la compétence et de donner un coup de pied dans la fourmilière. Il faudra trouver une solution à l’absentéisme comme à la culture de l’impunité.

Pourtant les 27 employés assurent que leurs droits n’étaient pas garantis…

Il s’agit là de leur perception. Une fois qu’ils ont choisi une autre voie, on les suit. Quand quelqu’un vous emmène devant un juge, vous y allez et vous vous défendez. On suivra la procédure.

Vous estimez que la masse salariale n’est pas adaptée aux finances de la boite, que comptez-vous faire ?

Nous avons été transparents avec les délégués du personnel. Nous leur avons présenté la situation de l’entreprise et fait part des solutions qui existent dans le code du travail, ils les ont comprises. Nous allons suivre ce chemin-là. Je vais m’adresser au personnel. Et ensuite, avec les délégués nous irons à l’Inspection du Travail et une fois que nous aurons un plan convenu avec les parties, nous nous présenterons devant le gouvernement. L’idéal serait de diviser la masse salariale par 2. En tout cas, nous comptons procéder à des licenciements économiques en suivant les règles.

Pour quels objectifs ?

L’objectif serait double. D’avoir une masse salariale raisonnable, c’est-à-dire la moitié de celle que nous avons actuellement et un personnel que nous serons en mesure de former. Car la pléthore actuelle ne nous permet pas d’engager de plans de formations cohérentes. D’autant plus qu’une base linguistique suffisante est nécessaire, les formations aéroportuaires s’effectuant généralement en anglais. Il faut que nous puissions faire face à des besoins essentiels. Même si nous avons des sureffectifs dans certains domaines, tout comme dans d’autres, un besoin de personnel bien formé se fait ressentir. Vous avez sans doute suivi l’accident d’Ab Aviation en début d’année dernière.Les Adc n’avaient pas de personnel qualifié. Nous allons d’ailleurs procéder à des annonces pour recruter des contrôleurs aériens, notamment à Ndzuani et Mwali. Il y a aussi le cas de la grève de l’Asecna, qui a manqué de paralyser le pays, nous devons de ce fait, à tout prix former des contrôleurs aériens qui deviendront un plan B en cas de problème.

Vous dites vouloir maitriser les dépenses de la société mais en 6 mois vous avez voyagé à de nombreuses reprises alors qu’il y a la possibilité de prendre part à des réunions via des visio-conférences.

J’ai voyagé à 3 reprises en 6 mois mais c’était nécessaire. Pour voir des partenaires ou des fournisseurs avec des implications technologiques assez importantes, il me fallait faire le déplacement.

On vous accuse d’avoir acquis les machines à rayons X sans avoir procédé à un appel d’offres ?

L’appel d’offres a été rédigé par mon prédécesseur en fin décembre 2021, il y avait plusieurs lots, je n’ai fait qu’assurer le suivi. Il n’y a pas eu de gré à gré en tant que tel.

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