Le Service d’écoute de l’île de Mwali a inauguré, dimanche dernier, une antenne à Niyumachuwa, marquant ainsi l’extension de ses activités de lutte contre les violences basées sur le genre (Vbg) dans cette région située au sud de l’île. La cérémonie d’inauguration s’est tenue au foyer de Niyumachuwa en présence de plusieurs personnalités, parmi lesquelles le secrétaire général du ministère de la Promotion du genre, la représentante de la gouverneure de l’île, des responsables de l’Unicef et du Service d’écoute, des notables et de nombreux jeunes.
Les intervenants ont unanimement souligné l’importance de ce nouvel espace dans une région où les violences faites aux femmes et aux mineurs sont particulièrement fréquentes. Situé à proximité du district sanitaire de Niyumachuwa, ce bâtiment flambant neuf vise à faciliter l’accès des victimes, en particulier les jeunes et les mineurs, à une structure capable de recevoir et traiter les cas de violences en toute confidentialité. «Beaucoup d’habitants avaient du mal à se rendre à Fomboni pour signaler un cas de viol, notamment en raison du coût élevé du déplacement. Cela compliquait également la prise en charge des victimes.
Un partenariat fructueux
Avec cette nouvelle antenne, située près de l’hôpital, nous pourrons traiter les cas dans de meilleures conditions et garantir la discrétion. Nous appelons la population à coopérer pour éradiquer ce fléau», a déclaré Zaina Ali Mkandra, responsable du service d’écoute de Nioumachoi.
«L’ouverture de cette annexe est le fruit d’une collaboration entre le ministère de la Promotion du genre, de la Solidarité et de l’Information, la direction régionale de la Santé et l’agence Koica (Agence coréenne de coopération internationale), principal partenaire financier des services d’écoute aux Comores», a souligné Mahamoud Abidina, secrétaire général du ministère de l’Information en charge de la promotion du Genre. Créé à Mwali en 2006, le Service d’écoute a pour mission principale de sensibiliser la population sur les dangers des violences faites aux enfants et aux femmes, de favoriser leur dénonciation et de soutenir les victimes.
Des chiffres alarmants
Entre janvier et août 2024, « 149 cas » de violences ont été enregistrés à Mwali, dont « 37 violences sexuelles et 40 violences économiques subies par des jeunes filles». Les violences psychologiques comptent, quant à elles, 17 cas. «Nous avons pris en charge 85 cas de violences, et 28 victimes ont bénéficié de formations pour une insertion professionnelle», a rapporté Madame Zaharati Madi, responsable du service d’écoute de Fomboni. Elle s’est réjouie de l’ouverture de l’annexe de Nioumachoi, tout en soulignant les défis persistants, notamment l’insuffisance de moyens de transport pour mener à bien les missions du service.
Abdillahi Housni