Les cadres et les notables de la ville de Djwaezi, à Mwali, se sont réunis ce samedi 30 mai au foyer de cette localité pour réfléchir ensemble sur les mesures à prendre pour protéger les jeunes contre la délinquance juvénile. Cette réunion appuyée par la gendarmerie et la police nationale a vu la participation du procureur général près le tribunal de Fomboni, du préfet de centre ainsi que du maire de la commune de Mwalimdjini. L’initiative de créer un comité de veille est l’unique solution envisagée par les différentes parties pour l’éradication du banditisme dans cette ville.

Sauver la jeunesse

Selon l’ancien ministre Mohamed El-Anrif Oukacha, la consommation d’alcool est devenue un phénomène banal chez les jeunes. Ils se croient intouchables. «Ici, on trouve des enfants de 5 à 10 ans qui sont alcooliques. Plusieurs garçons sont devenus des violeurs. Il y a des adolescents qui ne vivent pas avec leurs familles. Ils ne vont plus à l’école. Ils ne foutent rien que de traîner dans les rues avec des styles vestimentaires inappropriés. Nous ne voulons pas ça ici», a-t-il pesté. A la suite du constat établi par la notabilité de cette ville, plusieurs jeunes de cette ville ont perdu la raison ou soit déséquilibré à cause de la forte consommation de stupéfiants. Une famille sur trois serait touchée par ce phénomène selon les organisateurs. «Nos statistiques démontrent que la plupart des familles ont au moins un enfant délinquant ou en phase de se convertir dans ce cercle », regrette El-Anrif Oukacha Oukacha.

C’est dans ce sens que le commandant du groupement de la gendarmerie nationale au niveau de l’île, Abdallah Ibrahim, a affirmé que le comité des sages qui sera mis en place aura le soutien de la gendarmerie. «Personne n’a le droit de les défier. Celui ou celle qui fera du mal à un membre dudit comité va le payer cher, une fois envoyé à Bonovo, (siège régional de la gendarmerie nationale à Mwali, ndlr)», a-t-il fait savoir. Selon ce haut gradé, il était temps de sauver la jeunesse de cette localité contre ce fléau. «Même la semaine dernière, on a saisi un grand sac de drogue caché dans une maison ici, à Djwaezi. Et dans cette demeure-là, il y a des gens qui y vivent, dont des enfants. Ce produit en provenance de Ndzuani était transféré ici pour être vendu. C’est très alarmant», a déploré le commandant Abdallah Ibrahim.

Pour lutter contre cette crise, le commandant a déroulé une règle radicale. «Désormais, selon lui, à partir de 21 heures tous les mineurs doivent rester dans leurs foyers car il faut d’abord sécuriser les générations de 1 à 18 ans. Au-delà de 18 ans, nous demandons la collaboration villageoise de nous délivrer les renseignements nécessaires sur ce qui se passe», a-t-il annoncé. «En cas d’infractions, il ne faut frapper personne, il faut vite appeler la police ou la gendarmerie pour intervenir. C’est eux qui sont formés dans ce genre de situation», a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité d’instaurer ses règles, sachant qu’il est censé contribuer à promouvoir le système éducatif dans la ville. «En tout cas, le comité doit mesurer ses compétences pour aider à endiguer le phénomène la délinquance, à mettre de l’ordre et à instaurer une culture de dissuasion», a précisé le commandant.