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Après la levĂ©e de l’immunitĂ© parlementaire des trois dĂ©putĂ©s, Ă savoir, Mohamed Bacar Dossar, Abdallah Tocha Djohar et Ali Mhadji, le procureur de la RĂ©publique, Mohamed Abdou, a rencontrĂ© la presse hier, jeudi 4 septembre, pour faire le point sur ce sujet qui dĂ©fraie la chronique. Pour le parquetier, ces trois dĂ©putĂ©s devraient ĂŞtre entendus par la Justice dans deux dossier, l’affaire de l’agression d’Ali Radjabou, pour le cas des dĂ©putĂ©s de Hambu et celui d’Itsandra Sud et le supposĂ© dĂ©tournement des fonds du programme de la citoyennetĂ© Ă©conomique, au sujet de Mohamed Bacar Dossar. Selon le procureur de la RĂ©publique de Moroni, «cette levĂ©e d’immunitĂ© parlementaire constitue une avancĂ©e importante dans l’histoire politico-judiciaire comorienne car pour la première fois, des parlementaires sont mis Ă la disposition de la Justice pour ĂŞtre entendus comme des citoyens ordinaires». Pour montrer l’importance de cette dĂ©cision sur l’évolution de l’enquĂŞte, le procureur de la RĂ©publique a prĂ©cisĂ© que les convocations de ces trois dĂ©putĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©mises hier matin. Â
Mohamed Abdou a expliqué également que la levée de l’immunité de ces trois parlementaires, permettra au juge d’instruction de travailler en toute sérénité. «Cette levée d’immunité parlementaire constitue une maturité politique et suite à cette décision de l’Assemblée, nous pourrons travailler sans contrainte», s’est-il félicité. Le parquetier a ajouté que désormais «les juges d’instruction chargés de ces dossiers pourront entendre, poursuivre, inculper ou ordonner leur détention. Tout dépend du degré de l’implication de ces élus sur ces faits incriminés». Le procureur de la République de Moroni a tenu à préciser que la levée de l’immunité parlementaire prononcée à l’encontre de ces trois députés «ne signifie pas qu’ils ont perdu leur statut d’élus. Ils ont seulement perdu leur privilège de ne pas être convoqués par la Justice comme n’importe quel citoyen».
Au sujet du député Abou Achirafi Ali, dont la demande de main levée de son immunité a été rejetée par le bureau de l’Assemblée nationale, le procureur de la République soutient qu’il respecte cette décision, «mais cela ne m’empêche pas de formuler une autre demande car nous avons besoin de l’entendre». Pour le cas de ce député poursuivi, inculpé et placé en détention provisoire suite au détournement présumé de 2 milliards de francs comoriens issus de ce programme de citoyenneté économique, le procureur de la République a avancé que «le raisonnement fourni par le bureau du parlement pour rejeter ma demande peut avoir deux interprétations, mais cela reste le travail des juristes. Pour certains, les faits ont précédé son élection donc pas couvert d’immunité et d’autre, une fois Abou Achirafi Ali élu, son immunité le protège de tout ce qu’il a fait». En tout cas, le procureur de la République a appelé les avocats à défendre les droits de leurs clients sans manquer de respect aux magistrats et dans le respect des règles.