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Dans un communiquĂ© datĂ© du vendredi 18 janvier 2018, la direction de la Caisse nationale de retraite "portait Ă la connaissance des retraitĂ©s que dĂ©sormais le paiement des pensions se fera uniquement par virement". Cette dĂ©cision â unilatĂ©rale ? â est consĂ©quente au "vol qui a lieu Ă la Caisse de retraite des Comores le 3 janvier 2018", prĂ©cise ledit communiquĂ©.
Ce sont en effet pas moins de 18 millions de francs comoriens qui se sont "Ă©vaporĂ©s" de la Caisse de retraite dans la nuit du mardi 2 janvier 2018. Lâaffaire, jusquâĂ prĂ©sent, nâa pas Ă©tĂ© tirĂ©e au clair.
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Si cette dĂ©cision, en thĂ©orie, sâavĂšre comprĂ©hensible, compte tenu de la nĂ©cessitĂ© de limiter les risques liĂ©s aux liquiditĂ©s, et sĂ©curiser ainsi les paiements. Dans la pratique, elle pose problĂšme. Dâautant que les retraitĂ©s sont tenus
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dâouvrir des comptes auprĂšs de toutes les institutions financiĂšres de la place (Snpsf, Bic, Exim-Bank, Bfc, Bdc, Meck et Sanduk) avant le 31 janvier 2018 et les communiquer Ă la Caisse aux fins de la programmation des paiements de janvier 2018.
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Soit un dĂ©lai de seulement 13 jours. Un peu court, de surcroĂźt pour des personnes ĂągĂ©es. Joint hier au tĂ©lĂ©phone, le prĂ©sident de lâAssociation des retraitĂ©s comoriens (Arc), Mohamed Ali Toihiri alias De Gaulle, a affirmĂ© avoir Ă©tĂ© âsurprisâ par ce communiquĂ©.
Il confirme que des discussions au sujet des modalitĂ©s de paiement, notamment le paiement par virement, ont bien Ă©tĂ© amorcĂ©es jeudi 17 janvier, mais quâaucune dĂ©cision nâa Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e. Les retraitĂ©s avaient sollicitĂ© auprĂšs de la direction de la Caisse nationale de retraite
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un dĂ©lai dâune semaine en vue dâĂ©tudier au niveau des institutions financiĂšres les dĂ©marches et la faisabilitĂ© de cette voie de paiement.
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Tenant compte de la dĂ©cision â âunilatĂ©raleâ â de la Caisse qui prend donc Ă contre pied lâArc, le communiquĂ© de la Caisse datant du 18 janvier, soit le lendemain de la rencontre, dĂ©montre que la direction a dĂ» se baser sur des discussions qui nâen Ă©tait alors quâĂ un stade embryonnaire pour argent comptant.
Ou, peut-ĂȘtre, a-t-elle simplement voulue prendre les devants, et botter en touche toute tentative dâopposition des retraitĂ©s, quand on sait que les deux parties Ă©taient censĂ©es se retrouver le jeudi suivant (demain) pour âaccorder les violonsâ, selon les termes employĂ©s par De Gaulle.
On peut comprendre la dĂ©cision anticipĂ©e de la direction de la Caisse sachant que la directrice gĂ©nĂ©rale, Assiata Charif, avait sollicitĂ© en conseil dâadministration, dĂšs sa prise de fonction courant 2016, Ă ce que le paiement se fasse exclusivement par virement.
Se conformer aux nouvelles rÚgles
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Les retraitĂ©s sây Ă©taient alors opposĂ©s, mettant en avant les difficultĂ©s quâil y a Ă dĂ©caisser de lâargent Ă la banque. La directrice gĂ©nĂ©rale avait malgrĂ© tout rĂ©ussi Ă faire passer le montant de paiement par virement de 31 millions Ă 100 millions de francs comoriens. Le vol commis dĂ©but janvier a donc obligĂ© la direction Ă durcir sa position. Et cette fois-ci, semblerait-il, aucun compromis nâest envisageable. Ă prendre ou Ă laisser.
Le prĂ©sident de lâAssociation des retraitĂ©s comoriens, lui, affirme âne rien comprendreâ. Apres tout, ce nâest pas comme sâils sây Ă©taient opposĂ©s.
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Nous avons sollicitĂ© un dĂ©lai dâune semaine, le temps de sensibiliser les retraitĂ©s. Nous souhaitons que cette mesure soit collective, quâelle sâapplique Ă lâensemble des Ăźles, et pas seulement Ă Ngazidja, explique De Gaulle.
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Al-watwan a, depuis mardi, essayĂ© de joindre la directrice gĂ©nĂ©rale de la Caisse pour clarification, en vain. Plusieurs questions restent en suspens. Celle du lieu de virement semble avoir Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e vu que les retraitĂ©s ont le choix entre les diffĂ©rentes institutions financiĂšres de la place. Reste que la plupart dâentre eux reçoit une pension tout juste dĂ©risoire, si, en plus, ils doivent sâacquitter des charges dâouverture et de gestion dâun compteâŠ
Quâen est-il des procurations ? Seront-elles valables ? Autant de questions que nous avons soumises au prĂ©sident de lâArc. âJe ne peux rien avancer pour le moment, attendons jeudiâ, rĂ©pondra-t-il. Vivement jeudi !