Quelle est la thématique retenue cette année pour la journée mondiale de l’environnement et en quoi notre pays s’y reconnait ?
Cette année, comme en 2023 d’ailleurs, le thème choisi pour la célébration est «Mettre fin à la pollution plastique mondiale», tenant compte du fait que toute la planète est confrontée à ce problème, et nos États insulaires le sont encore plus. La pollution plastique fait partie des problèmes environnementaux urgents car elle pollue les sols, l’air, les eaux et affecte la santé. Présente dans tous les milieux, elle dégrade nos écosystèmes et fait perdre la beauté de nos paysages. Des tonnes de plastiques se retrouvent chaque année dans l’océan, rendant impropres nos plages.
Quelles actions concrètes le ministère a-t-il prévues aujourd’hui pour marquer cette journée ?
Nous avons prévu de célébrer la Journée mondiale de l’environnement le 19 juin 2025, pour des raisons d’agenda, sur l’île de Mwali, plus précisément à Itsamia, en présence du chef de l’État, qui accorde une attention particulière aux enjeux environnementaux. Plusieurs activités de sensibilisation et d’éducation à l’environnement seront organisées autour de la lutte contre la pollution plastique : ateliers sur le recyclage, campagnes de nettoyage, conférences et visites pédagogiques. Nous aurons également l’honneur d’accueillir le bateau Plastic Odyssey, actuellement en mission océanographique dans l’océan indien. Il fera escale aux Comores du 20 juin au 10 juillet 2025 dans le cadre du projet Expédition plastique de l’océan indien (Exploi).
La déforestation et l’érosion des sols restent des problèmes majeurs. Quelles sont les mesures mises en œuvre pour y faire face durablement?
La dégradation des terres s’accélère à un rythme très alarmant dans toutes les régions de notre pays. Elle constitue un frein au développement durable, en impactant la sécurité alimentaire et les services écosystémiques, et par conséquent les conditions de vie des populations. C’est une des conséquences du changement climatique, accélérée par les activités anthropiques.Plusieurs mesures sont mises en place, tel que le reboisement avec les campagnes nationales de plantation d’arbres dans les zones dégradées, impliquant toutes les communautés. Ensuite l’aménagement des zones côtières à travers la construction des digues naturelles (plantation des mangroves), les projets pilotes de stabilisation des sols en zones vulnérables et la protection des écosystèmes côtiers contre l’urbanisation anarchique.
La gestion des déchets notamment plastiques, est une préoccupation croissante. Où en est-on avec les projets de tri, de recyclage ou d’interdiction des plastiques à usage unique ?
Notre pays est doté de deux lois qui réglementent la filière déchets. Il y a la loi interdisant l’importation, la commercialisation et la distribution des sachets et emballages plastiques, adoptée en juin 2017 et promulguée en octobre de la même année. Et la loi cadre pour la prévention et la gestion durable des déchets, adoptée en décembre 2024 et promulguée en janvier 2025.Nous sommes confiants que la mise en application de ces deux lois, qui passe impérativement par l’élaboration de leurs textes réglementaires, est la meilleure solution à cette problématique des déchets, notamment le plastique.
Le principe de la responsabilité élargie entre les producteurs et les consommateurs du plastique, surtout les bouteilles en plastique, est aussi une des pistes de solutions concrètes qui s’offre à nous. Nous devrons nous mobiliser tous pour réduire l’usage du plastique, en utilisant des sacs biodégradables, mais également promouvoir l’économie circulaire. Nous encourageons le secteur privé à s’intéresser davantage à cette filière qui connait beaucoup d’avancées à nos jours, et constitue une réelle opportunité économique.Par ailleurs, nous avons des projets en cours comme l’Island plast sur l’appui à la gestion durable des déchets plastiques sur les îles, en favorisant le tri et le recyclage local, et le projet Exploi sur l’économie circulaire en valorisant les déchets plastiques pour créer des opportunités d’emplois verts...
Les Comores sont vulnérables face au changement climatique. Le pays dispose-t-il d’un plan d’adaptation ou d’atténuation officiel à ce sujet ?
Le pays dispose de deux documents de référence pour l’adaptation et l’atténuation. Il s’agit notamment du programme d’Action national d’adaptation (2006) et celui sur les contributions déterminées au niveau national (mises à jour en 2021). Le premier identifie les secteurs prioritaires vulnérables et propose des actions urgentes d’adaptation. Entre autres le reboisement communautaire, la gestion intégrée des ressources en eau, le renforcement de la résilience agricole. L’autre document communément appelé Cdn détermine les engagements pris par notre pays en matière d’atténuation et d’adaptation. Il s’agit du développement des énergies renouvelables, des infrastructures résilientes face aux chocs climatiques, la gestion des déchets, protection et restauration des zones côtières...