Ibouroi Abdallah Mouhaza fait partie des femmes engagées pour améliorer les conditions de vie des femmes rurales. Formée à Madagascar en stylisme et en recyclage, elle œuvre avec des moyens financiers très limités pour aider les femmes à faire face aux défis de la vie quotidienne. Styliste, elle est membre fondatrice d’une association composée de femmes de la localité de Nyumadzaha Ya Mvumbari, au sud de Ngazidja. "Renforcer l’autonomie financière des femmes rurales est la mission principale de cette association, créée en 2016", explique-t-elle. Elle ajoute qu'une grande majorité des femmes de sa localité maîtrisent désormais les techniques de base de fabrication d’objets artisanaux et sont capables de subvenir à certains de leurs besoins financiers.
"Je défends avant tout l’initiative de lutte contre la dépendance des femmes rurales au sein du foyer. Je n’ai pas entièrement les moyens financiers et logistiques pour répondre aux demandes de toutes celles qui souhaitent apprendre les techniques de fabrication et de recyclage, mais je suis satisfaite de pouvoir aider certaines d'entre elles, car leur niveau de vie s’améliore progressivement", se réjouit Ibouroi Abdallah Mouhaza.
À partir de feuilles blanches, de calendriers, de papiers cadeaux et de magazines, ces femmes fabriquent divers objets de valeur, appréciés principalement par les femmes : porte-monnaie, sacoches, sacs à main et bijoux, entre autres. Ces créations artisanales, toutes réalisées à la main, contribuent à réduire les déchets biodégradables dans les villes et villages, comme le souligne une institutrice, membre de l’association. "Nous saluons et reconnaissons les efforts de notre formatrice, qui s’engage pour l’autonomisation de nombreuses femmes. Beaucoup d'entre elles manquent de soutien pour l’éducation de leurs enfants et peinent à accéder à une autonomie financière pour leurs propres besoins", ajoute-t-elle. "Nous, les femmes rurales, avons énormément de difficultés à accéder aux ressources qui pourraient rendre notre travail rentable et productif", conclut Oumi Said Toihir.