L’Union des Comores a célébré samedi, 17 juin à Mitsamihuli, la Journée internationale de l’enfant africain. Le thème de cette année 2023 est : «Les droits de l’enfant dans l’environnement numérique». Des centaines d’enfants, de parents, les autorités comoriennes et des diplomates accrédités à Moroni ont honoré cet événement durant lequel deux cents enfants ont été primés par la République populaire de Chine.
Les activités de la Journée de l’Enfant Africain ont été accompagnées d’un chant intitulé «Yoyoyo, l’enfant doit vivre ; yoyoyo, l’enfant doit être comblé de faveurs », interprété par les enfants. La célébration a également inclus l’inauguration d’une antenne du service d’écoute à l’hôpital Pôle de Mitsamihuli, ainsi qu’un panel organisé sur le thème des «Droits et bien-être de l’enfant».

De grands risques
de préjudice en ligne

Dans son discours de bienvenue, le maire de la commune de Mitsamihuli ya Mboini, Aboubacar Ahmed Ntsode, a déclaré que les enfants représentent les graines de l’avenir de ce pays. «Il est inacceptable de libérer les coupables de pédophilie. Les parents des victimes ont atteint leurs limites. Il est difficile de se confronter à l’ennemi de son propre enfant», a-t-il dit. Rappelons qu’au début de ce mois, une marche des femmes de cette ville avait dénoncé l’impunité dontbénéficient les prédateurs sexuels des enfants dans cette ville, après la révélation par des jeunes garçons d’actes immoraux et d’agressions sexuelles imputées à des personnalités locales.
En relation avec le thème choisi cette année, la représentante de l’Unicef, Mariame Sylla, a expliqué que les nouvelles technologies facilitent l’accès à l’information grâce à des plateformes d’apprentissage en ligne et des applications éducatives interactives, offrant ainsi une opportunité d’éducation à distance pour les enfants. Cependant, elle a parallèlement noté qu’ «il est crucial de reconnaître l’impact du numérique sur les droits de l’enfant, ce qui nécessite une attention particulière». En l’absence de mécanismes de protection adéquats, les enfants sont exposés à de grands risques de préjudice en ligne.

Elle a donc affirmé qu’ «il est essentiel de renforcer les capacités du système judiciaire pour aborder de manière exhaustive les questions liées à la protection des enfants en ligne ». Elle a également suggéré la mise en place de cadres de protection de l’enfance visant à prévenir la violation des droits des enfants sur internet.
De son côté, l’ambassadeur de Chine accrédité à Moroni a annoncé une initiative intitulée «Réchauffer le cœur des enfants : une action conjointe Chine-Afrique». «Deux cents jeunes recevront des cadeaux et des consultations médicales gratuites seront dispensées par l’équipe médicale chinoise dans le cadre de cette journée. Les actions concrètes de l’amitié entre la Chine et le continent africain se concrétisent ainsi», a déclaré le diplomate chinois. À la fin de la cérémonie officielle, la ministre de la Santé, qui assure l’intérim du Chef de l’État, a fait savoir que cette célébration marque un moment propice à la réflexion sur les conditions des enfants africains.

Le 16 juin 1976 à Soweto,
en Afrique du Sud

Elle a reconnu que «l’ère du numérique rend ces enfants particulièrement vulnérables en raison de la diffusion incontrôlée de messages inappropriés». Avant d’annoncer les engagements du Chef de l’État en matière de protection et de développement harmonieux des enfants, elle a rappelé «l’importance des lois qui régissent cette protection», mettant ainsi en évidence la volonté du Chef de l’État de lutter quotidiennement pour cette cause.
La Journée de l’Enfant Africain a été instituée en 1991 par l’Assemblée des Chefs d’États et de gouvernement de l’Organisation de l’unité africaine, en commémoration du soulèvement étudiant du 16 juin 1976 à Soweto, en Afrique du Sud. Ce soulèvement était une protestation des étudiants contre la qualité médiocre de leur éducation et une demande pour le droit d’être instruits dans leur propre langue.
Depuis lors, l’Organisation de l’unité africaine et son successeur, l’Union africaine, ont utilisé cette journée pour se souvenir des enfants massacrés lors de ce mouvement en Afrique du Sud, pour célébrer les enfants en Afrique et pour réfléchir aux mesures à prendre face aux multiples défis auxquels ils sont confrontés sur le continent.