Les intempéries de ces derniers jours ont fait des dégâts dans les champs à Ndzuani. A Bazimini, des champs entiers sont détruits. De l’autre côté de l’île, dans la région de Shisiwani, on parle surtout de dégâts dans l’agriculture vivrière, notamment de la banane, du manioc, du maïs... À Nkohani et à Pomoni, des arbres sont tombés, endommagent la plantation de banane et de tarot. Dans la région de Lingoni, des centaines de fruits à pain sont à terre. Leur récolte était prévue pour le prochain mois de ramadan, qui tombe en mars.
Le délégué à la Production auprès du gouvernorat de l’île, Mohamed Elamine, fait l’état des dégâts causés dans sa région, Lingoni-Pomoni. «La réalité est que nous avons perdu la plus grande partie de nos plantations, surtout les bananes et les fruits à pain. Les récoltes prévues principalement pour la période du mois sacré de ramadan, sont à terre. Ici, nous n’avons pas encore débuté la plantation des produits maraîchers, contrairement aux agriculteurs de Dindri. Plus de 20 agriculteurs touchés ont été recensés», a-t-il affirmé, disant espérer une aide du gouvernement en faveur des agriculteurs victimes de cette calamité. «Beaucoup ne savent pas quoi faire. On attend juste que les intempéries passent. Le mieux ça serait que le gouvernement appuie les agriculteurs qui sont les plus touchés. Les mois à venir s’annoncent rudes pour ces derniers», a-t-il argumenté.
Des conséquences sur la filière pêche
De longues périodes de précipitations peuvent provoquer une saturation des sols en eau, empêchant les agriculteurs d’accéder à leurs champs. À en croire la directrice régionale de l’agriculture, Sitti-Fatima Mohamed Ahmed, la pluie peut également s’avérer fatale pour les cultures. «L’accumulation d’eau dans le sol cause également des dégâts. Notre biodiversité favorise l’accumulation d’eau dans les nappes provoquant la saturation des sols en eau. Les produits maraîchères, comme la tomate, le chou, la laitue, ne se développement pas normalement. Ils mûrissent, grandissent prématurément avant de pourrir très tôt. Ce qui veut dire que ces cultures ne se développent pas dans les bonnes conditions quand il y a accumulation d’eau de pluie dans le sol pendant plusieurs jours d’affilées, par exemple. La pluie impact également le travail des agriculteurs. Ces derniers sont empêchés d’aller dans les champs afin d’assurer l’entretient des plantes », explique-t-elle. Les fortes pluies de ce début d’année ont également des conséquences sur la filière pêche. Les pêcheurs ne partent plus en mer. Les étales sont vides. Conséquences, le kilo de thon rouge atteint 3 000 francs, si on réussit à le trouver. La bonite a tout à fait disparu.