L’ancien gouverneur de Ngazidja et candidat malheureux aux élections présidentiels de 2016 et 2019, Mouigni Baraka Said Soilihi, hausse le ton sur la hausse des prix des produits de première nécessité. L’ancien gouverneur a accusé le gouvernement de “négligence” au sujet du contrôle des marges de bénéfices réalisés par les gros importateurs. “Nous sommes dans une situation alarmante en ce mois sacré. Je trouve qu’il y a de la négligence au lieu d’une émergence. Le gouvernement mais s’en prend aux petits commerçants au lieu de régler le problème par la base en s’attaquant aux gros importateurs. Il faut revoir la question des prix”, a déclaré l’ancien receveur des douanes au cours d’un entretien avec la presse samedi dernier à Vwadju.
Investir dans le secteur primaire
L’ancien douanier est revenu sur la loi sur la concurrence, les textes et accords internationaux signés par les Comores sur la libre concurrence. “La libre concurrence est-elle en faveur des Comoriens après plus de 20 ans ?” se demande-t-il. Pour lui “les Comoriens ne tirent pas profit de ce système. Seuls les hommes d’affaires en profitent en fixant les prix comme ils veulent. Le gouvernement protège les importateurs et oublie les citoyens”, dit-il. Mouigni Baraka condamne les “arrestations de certains petits commerçants qui vendent un peu plus chère”. Pour lui, “le premier responsable, c’est le grand importateur qui vend le kilo de poulet en gros à 1000 francs alors qu’il lui revient au magasin à 700 francs. Un kilo de poulet devrait être vendu au maximum à 800 francs au prix de gros mais pas 1000 francs”.
Mouigni Baraka Said Soilihi a aussi parlé des prix des produits locaux qui reviennent chers aux consommateurs. Il ne cautionne pas les prix fixés par les agriculteurs mais il trouve que “c’est la responsabilité des autorités qui ne soutiennent pas les agriculteurs. Moi, je suis cultivateur maintenant, moi, comme les autres paysans, nous voulons vendre notre banane et notre manioc pour pouvoir nous procurer du sucre, de l’huile, du poulet, de la viande, etc. le paysan se trouve dans l’obligation de vendre plus chère pour pouvoir survivre”, dit-il.
Interrogé ce qu’il aurait fait s’il était président, Mouigni Baraka Said Soilihi a répondu qu’il aurait investi dans le secteur agricole, l’élevage l’usine de pêche. “Nous ne pouvons pas mettre fin à ce problème définitivement sans des investissements dans le secteur primaire : l’agriculture, l’élevage et la pêche”. Il regrette la fermeture de l’usine de pêche. “C’est regrettable de voir l’état de l’usine de pêche de Vwadju. C’est le meilleur moyen pour lutter contre la hausse des prix du poisson et la création d’emplois. Le gouvernement du président Azali Assoumani n’a pas trouvé mieux que de fermer l’usine comme ils l’ont fait avec la construction des citernes des hydrocarbures de Mwali, la construction de l’aérogare de Mwali, la construction de l’hôpital de Hombo à Ndzuani (…)”, a ajouté l’ancien gouverneur.
Mouigni Baraka Said Soilihi estime que la caution de l’Etat ne produirait pas encore ses effets. “Nous ne voyons pas les résultats des 5 milliards. Je doute fort qu’il ne s’agisse pas d’une chanson”, dit-il avant de regretter la gestion économique du pays. Pour finir, il est revenu sur l’actualité politique avec l’organisation des audiences de la Cour de sûreté de l’Etat en passant par le Dialogue inter-Comoriens. “Il n’y a pas eu de procès, il y a eu des proclamations des peines”, estime-t-il. Il a félicité l’opposition d’avoir boycotté le dialogue. “Aucun haut responsable ou parti de l’opposition n’a participé au dialogue. Je me félicite, tout en félicitant toute tendance politique de l’opposition”, a-t-il conclu.