Alors que le leader du mouvement Hury est en grève de la faim depuis 10 jours, sa famille dont sa mère, Amina Djohar et des militants ont manifesté devant la Maison des Nations-Unies ce mercredi. Sur les affiches brandies par les soutiens d’Achmet Saïd Mohamed, principalement des femmes, l’on pouvait lire : « libérez Dr Achmet, séquestré depuis presque une année », ou encore « justice pour Achmet ». « Nous sommes ici, en face de la Maison des Nations-Unies pour exprimer notre indignation face à ce que vit le Dr Achmet, enlevé, séquestré et détenu provisoirement depuis une année, donc bien au-delà du délai légal », a dénoncé Sabikia Mze, leader du mouvement «Wadzadze Wairoubi ».
Une pétition en ligne
La situation de l’universitaire de 48 ans, qui par cette forme de contestation, revendique soit un procès soit une libération, ne semble pas avoir, à ce stade, évolué de façon significative. Aucune autorité n’a accepté de s’exprimer sur ce sujet. Tout au plus, murmure-t-on du côté du ministère de la Justice, « qu’aucune date de procès n’est encore retenue » et que « le prisonnier se portait bien ».Son avocat, Me Djamal El-dine Bacar rétorque plutôt le contraire en ce qui concerne l’état de santé de son client. « Son corps était agité par des tremblements et avait du mal à se mettre debout. Il doit, pour y parvenir, se servir difficilement d’une canne», a-t-il indiqué. Il n’a pas souhaité s’exprimer davantage sur le sujet.
En tout cas, selon une source autorisée, beaucoup plaideraient « pour une hospitalisation », de l’homme poursuivi « pour des faits d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat et pour tentative de commission d’actes terroristes » présumés. Une solution que «rejetterait le principal concerné».Sur les réseaux sociaux, leaders et anonymes par le biais de vidéos demandent sa libération ou son procès. Une pétition avec le même message a été également lancée.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (Cndhl) affirme, dans un communiqué publié ce 29 janvier, avoir rendu visite plusieurs fois au père de famille. « La dernière visite a eu lieu le 24 janvier suite à sa grève de la faim. Pour cela, la Cndhl a saisi le ministère compétent pour insister sur la préservation des droits d’une personne mise en examen, notamment le droit à un procès rapide, juste et équitable », est-il écrit. La déclaration précise néanmoins qu’«elle œuvre uniquement pour garantir le respect des droits humains et transmet ses préoccupations aux autorités concernées».