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Gestion du pavillon maritime comorien de 2000-2015 : La Cour des comptes dresse un rapport accablant

Gestion du pavillon maritime comorien de 2000-2015 : La Cour des comptes dresse un rapport accablant

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Non versement des recettes, violation des contrats signĂ©s avec les autoritĂ©s comoriennes, utilisation de grosses sommes d’argent sans la moindre preuve ni justificatif
la gestion du pavillon maritime comorien Ă  l’international durant ces quinze derniĂšres annĂ©es est entachĂ©e de plusieurs malversations Ă  en croire le dernier rapport de la section de la Cour des comptes sorti la semaine derniĂšre. Les diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s Ă  qui on avait confiĂ© cette responsabilitĂ© ont favorisĂ© la mise en place d’un systĂšme de corruption. Une opacitĂ© totale s’était donc Ă©rigĂ©e au dĂ©triment des intĂ©rĂȘts de l‘Etat comorien selon les conclusions de ce document. Apres la remise de cet audit les autoritĂ©s engageront-elles la traque de ces millions ? En tout cas depuis 2015, la gestion du pavillon est confiĂ©e Ă  l’Anam. A l’heure actuelle, cette derniĂšre compterait deux-cent bateaux enregistrĂ©s sous la banniĂšre comorienne.

 

Pas un mois ne passe sans qu’un bateau battant pavillon comorien ne soit pris la main dans le sac, en raison d’une pĂȘche illicite, trafics de drogues, d’hydrocarbures, transport illĂ©gal d’armes de guerres entre autres.

Depuis le 06 janvier 2017, la section de la Cour des comptes s’est lancĂ©e dans un contrĂŽle exhaustif Ă  la suite d’une saisine du gouvernement actuel. Le rapport remis aux autoritĂ©s est accablant, tant dans l’octroi des licences que dans la gestion des recettes du pavillon.

Le gouvernement confie d’abord Ă  Akram ShaĂŻkh, patron de L’Union marine classification service Llc, la gestion du pavillon durant cinq ans (2007-2012). Ce dernier devrait selon toujours les articles 4 et 5 du contrat, versĂ© au compte TR0001 la moitiĂ© des recettes encaissĂ©es. Et sur 442 828 950 francs comoriens recouvrĂ©s durant les premiers quatre ans, elle n’aurait versĂ© que 134 025 100 de francs au lieu de 359 766 953fc.

ExceptĂ© quelques dĂ©penses justifiĂ©es en guise de contribution Ă  l’Omi, de 2005 Ă  2009, la sociĂ©tĂ© a dĂ©pensĂ©, plus de soixante millions de francs comoriens pour satisfaire des dĂ©penses de certaines autoritĂ©s comoriennes. Cet argent aurait servi Ă  payer des frais de voyage, l’achat de voiture mais aussi Ă  acheter des ordinateurs, des Ă©quipements et consommables pour les dĂ©partements ministĂ©riels de la vice-prĂ©sidence en charge des Transports.

En 2007 par exemple, sur instruction du ministre des Finances, Mohamed Ali Soilihi, le prĂ©sident de l’union maritime, a remis Ă  Zoubert Ahmed Soufiane, ambassadeur des Comores Ă  Abu Dhabi et Robert, son conseiller, la somme de 15 812 320 de francs pour l’achat de sa voiture, pouvait-on lire dans ce rapport.

Mais par magie il n’y a pas le moindre document ordonnant Ă  Akram de procĂ©der Ă  ces virements ni une piĂšce des dĂ©penses payĂ©es. Il est donc demandĂ© Ă  l’ambassadeur et son conseiller de restituer cet argent. Se rĂ©fĂ©rant sur les chiffres mentionnĂ©s dans le rapport de la section des comptes, Akram Shaikh doit Ă  l’Etat comorien, 52 072 900 de francs. Les rĂ©vĂ©lations similaires touchant de nombreux gestionnaires du pavillon abondent dans ce rapport.


Pas de traces des 118 millions de francs récoltés par Al-Fahim

La Cour a Ă©galement demandĂ© l’ouverture d’une enquĂȘte pour le dĂ©tournement de 152 658 448 francs qui serait survenu en 2008. Une somme que le numĂ©ro 1 de l’Union Marine Classification Services, a dĂ©boursĂ© en rĂ©ponse Ă  une lettre du ministre des Finances pour payer des dĂ©penses sociales. Ces derniĂšres n’ont jamais Ă©tĂ© justifiĂ©es ne serait-ce que la nature.

En 2014, la Direction des transports maritimes(Dtm), issue du ministĂšre des Transports a repris le flambeau. La gestion de ce dĂ©partement ministĂ©riel ne sera pas l’exception qui fait la rĂšgle. Au mois de juillet  de la mĂȘme annĂ©e, le vice-prĂ©sident en charge des Finances et la ministre des Transports ont dĂ©cidĂ© d’affecter des fonds de gestion pour assurer le fonctionnement du Dtm.

En deux ans, on a récolté 244 483 215 de francs dont 79 000 000 pour le fonctionnement de la structure. En épluchant les documents, la section a constaté la disparition de 90 742 881 de francs de reliquats.

L’AutoritĂ© nationale du transport (Ant) qui Ă©tait dirigĂ©e par un certain Essam Al-Fahim a quant Ă  lui signĂ© un contrat en 2011. De 2012 Ă  2014 il a rĂ©coltĂ© 118 771 411 de francs. Il les a versĂ©s dans son compte personnel domiciliĂ© Ă  DubaĂŻ au dĂ©triment du TrĂ©sor public. Comme toujours, la Cour n’a pas eu un seul justificatif de cet argent.


Eviter les gestions calamiteuses

La sociĂ©té  grecque, international naval Surveys bureau S.A (Insb), et la vĂ©nĂ©zuĂ©lienne, la Venezuela Registrer Of Shipping (Vrs) Maritimes Services n’ont pas laissĂ© de traces aussi en ce qui concerne leur gestion. La premiĂšre a dirigĂ© le pavillon durant sept ans (2000-2007) pendant que la deuxiĂšme avait le contrĂŽle du pavillon durant une pĂ©riode d’un an de 2014 Ă  2015.

Le 28 dĂ©cembre 2015, les dĂ©putĂ©s de l’Union votaient la loi n°15-015/Au. Un texte marquant Ă  la fois la crĂ©ation et la composition de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam), tout en l’attribuant en mĂȘme temps la gestion du pavillon comorien. Le rapport sorti le 24 de ce mois, qui concerne la gestion du pavillon comorien Ă  l’international fait froid dans le dos.

Ce travail a en effet permis de lever le voile sur une gestion “catastrophique” durant la pĂ©riode de 2000 Ă  2015. Des sociĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres et des dĂ©partements ministĂ©riels dĂ©lĂ©guĂ©s par le gouvernement comorien se sont dĂ©partagĂ©s la gestion dudit pavillon tel un gĂąteau.

Dans ce document dĂ©finitif de vingt-cinq pages dont Al-watwan a pu avoir une copie, la section des comptes a passĂ© au crible les mouvements financiers relatifs aux redevances recouvrĂ©es par ces sociĂ©tĂ©s devant ĂȘtre versĂ©es aux comptes domiciliĂ©s Ă  la trĂ©sorerie publique et/ou Ă  la Banque centrale. L’objectif de ce contrĂŽle a expliquĂ© un greffier de la Cour est d’éviter la gestion calamiteuse du pavillon comorien.


200 bateaux enregistrés

Et ce en suivant les normes internationales. “Notre travail consiste Ă  relever les mauvaises pratiques en faisant des observations. Nous avons remis nos rapports aux ministĂšres des Finances et des Transports. Ceux qui sont prĂ©sumĂ©s coupables d’une mauvaise gestion devront s’expliquer devant les juridictions compĂ©tentes”, a ajoutĂ© Me SaĂŻd Omar Nassur Charif.

 

 

Pour le moment, la gestion revient Ă  l’Anam. Celle-ci a, dans un premier temps, compris qu’il faut trĂšs vite mettre les bouchĂ©es doubles pour redorer l’image des Comores auprĂšs des organisations internationales comme l’Organisation maritime internationale (Omi).

Les demandes adressĂ©es Ă  l’Anam, pour enregistrement font dĂ©sormais l’objet d’une Ă©tude minutieuse avant d’ĂȘtre acceptĂ©es a fait savoir le directeur gĂ©nĂ©ral, SaĂŻd Salim. Parmi les critĂšres imposĂ©s aux bateaux voulant battre avec un pavillon comorien, il y a la reconnaissance internationale de la sociĂ©tĂ© en question, a ajoutĂ© notre interlocuteur mais aussi au niveau de l’Omi.

Exit  les sociĂ©tĂ©s individuelles, a prĂ©cisĂ© notre interlocuteur. “Notre sociĂ©tĂ© est nĂ©e il y a un an et le travail qui nous attend est beaucoup plus dĂ©licat. Nous sommes en train de restructurer. On Ă©tait obligĂ© de procĂ©der au nettoyage de la liste des bateaux qui Ă©taient enregistrĂ©s au nom du pays au sein de l’Omi. Nous avons Ă©galement rĂ©siliĂ© les contrats de 11 bateaux de pĂȘches qui refusent de venir travailler dans les zones proches pour qu’on puisse les contrĂŽler. On se doit d’ĂȘtre prudent en respectant les conventions internationales. Il faut un suivi rĂ©gulier c’est pour cela que nous formons des inspecteurs sur le domaine.”, a-t-il expliquĂ©.

InterrogĂ© sur le chiffre actuel des bateaux enregistrĂ©s sous le pavillon comorien, celui qui dit ignorer l’envoi d’un rapport dans son ministre, Ă©voquera 200 bateaux. Selon lui, l’important, n’est pas avoir un nombre plĂ©thorique de bateaux mais de suivre les rĂšgles. Au moment oĂč nous Ă©crivions ces lignes, le ministĂšre des Transports disait ne pas avoir reçu le moindre rapport.

Abdou Moustoifa

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