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Le 1er mai, fĂŞte du travail, a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© comme d’habitude Ă la place Mroni de Mutsamudu par les principaux mouvements syndicaux de l’île de Ndzuani. Contrairement Ă l’annĂ©e dernière, cette cĂ©lĂ©bration avait recueilli très peu de participants cette fois. Dans son bref discours, le prĂ©sident de l’Intersyndicale des travailleurs d’Anjouan (Ista), Said Ahmed, attribuera cette faible mobilisation «au temps et aux circonstances actuelles», sans aller plus loin.Â
Plusieurs représentants syndicaux se sont relayés par la suite à la tribune pour parler des conditions générales du travailleur comorien.
Pour sa part, le responsable insulaire de la ConfĂ©dĂ©ration des travailleurs comoriens (Ctc), Bacar Dossar, a choisi de rappeler les dizaines de mois d’arriĂ©rĂ©s de salaires accumulĂ©s par les fonctionnaires comoriens, rĂ©sultant, selon son constat, d’un dĂ©sĂ©quilibre budgĂ©taire chronique qui sĂ©vit depuis l’indĂ©pendance Ă nos jours. Il prĂ©cisera que lesdits arriĂ©rĂ©s ont atteint 28 mois pour l’ensemble des fonctionnaires, 32 pour les employĂ©s de l’Ecole nationale de pĂŞche et 40 mois pour certains enseignants de l’île de Ndzuani. Le reprĂ©sentant de la Ctc a saisi la mĂŞme occasion pour exprimer l’opposition de son organisation Ă la ponction salariale de 10% annoncĂ©e par le gouvernement, en vue de venir en aide aux sinistrĂ©s du cyclone Kenneth. «Nous avions plutĂ´t espĂ©rĂ© que le gouvernement nous ferait une majoration de salaire exceptionnelle afin de pouvoir entamer sereinement le ramadan, mais c’est le contraire qui est fait», s’est-il attristĂ©.Â
À son tour, le délégué du syndical des agents du port (regroupant les employés de l’administration portuaire et ceux de la société manutentionnaire, Asc), a évoqué les «nombreuses promesses non tenues» par son employeur, Asc, ainsi que la dégradation générales des infrastructures portuaires. Il a particulièrement dénoncé «l’emploi d’agents contractuels par Asc depuis plus de 9 ans», alors que «les statuts de la société prévoient l’embauche au bout de quelques mois de probation».
Avant lui, son homologue de la section syndicale insulaire de Comores Télécom a mis l’accent sur la nécessité d’assurer le suivi des recommandations de chaque célébration. «Le fait est que tous les ans, à la même date, nous nous retrouvons ici à dénoncer ce qui ne va pas et à proposer des changements. Mais nos employeurs ne sont jamais présents ici avec nous. Nous devons donc noter tout ce que nous concluons ici, en assurer le suivi pour que l’année prochaine l’on puisse être en mesure de dire ici-même qu’est-ce qui a changé et que faut-il encore réclamer», a souhaité Ben Yassine.