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La liste nâest apparemment pas fermĂ©e mais treize localitĂ©s sont impliquĂ©es pour le moment. Dans lâaprĂšs-midi dâhier vingt-quatre hommes ont Ă©tĂ© entendus par le procureur de la RĂ©publique, Hamidou Ali Mohamed, parce quâils ont priĂ© et fĂȘtĂ© vendredi dernier lâAĂŻd el-KabĂźr en lieu et place du samedi.
Remplie de monde durant toute la journée, le slogan qui se répétait dans la cour du parquet de Moroni était
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quâils prient le vendredi pour ĂȘtre punis.
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Chose reconnue par les auteurs, devant le procureur, qui ont cĂ©lĂ©brĂ© la fĂȘte musulmane «en connaissance de cause». ConsĂ©quence, ils ont Ă©tĂ© placĂ©s, hier, en mandat de dĂ©pĂŽt.
Dans les treize localités citées, prÚs de neuf ont été reçues hier parmi lesquelles Chomoni, Fumbuni, Bweni-ya-Washili, Songomani, Itsinkudi, Mwembwambwani, Dimadju-ya-Itsandra et Ivembeni.
Dâautres comme Ouzioini, Ifundihe, Hadjambu figurent sur la liste des «suspects» mais il nây a pas eu dâarrestation. On compte onze arrestations seulement pour le seul village dâItsinkudi alors que dans les autres localitĂ©s on nâen compte au maximum que trois.
Pour le cas dâItsinkudi, certains, en signe de solidarité ont accompagnĂ© les imams qui ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s. Raison pour laquelle ils sont aussi «nombreux». Pour ce qui est dâIvembeni, le procureur a expliquĂ© que seuls deux chefs de quartier ont Ă©tĂ© interpellĂ©s afin de livrer les noms des suspects parce quâil y a eu des rumeurs, selon lesquelles lâAĂŻd a Ă©tĂ© fĂȘtĂ©e vendredi.
Finalement «ils ont tous les deux Ă©tĂ© relĂąchĂ©s ce lundi parce quâils ont dit ignorer quâil y a eu des gens qui ont priĂ© et fĂȘtĂ© lâAĂŻd le vendredi dernier», a fait savoir le procureur de la RĂ©publique.
A ce sujet, le procureur de la RĂ©publique a Ă©voquĂ© la loi n°08-041/AU du 27 juin 2008 instaurant les pratiques religieuses pour estimer les peines passibles Ă ces vingt-quatre personnes. A lâentendre, ils pourront risquer de cinq mois Ă un an dâemprisonnement avec ou sans amende allant de 100 Ă 500 mille francs.
Il a insistĂ© sur le fait que seule la position religieuse des autoritĂ©s doit ĂȘtre suivie parce quâil ne sâagit pas dâun Etat laĂŻc. «Puiser dans lâIslam, religion dâEtat, lâinspiration permanente des principes et rĂšgles qui rĂ©gissent lâUnion», a-t-il citĂ©.
Du coup, «nous avons arrĂȘtĂ© surtout les chefs religieux, les imams et les chefs des villages qui nâont pas respectĂ© la position des autoritĂ©s. Parce que ces chefs doivent ĂȘtre exemplaires, contrairement Ă dâautres qui peuvent ĂȘtre influencĂ©s par ignorance. Certains ont pris la fuite mais les poursuites continuent afin quâils comprennent que seule lâinterprĂ©tation des autoritĂ©s doit ĂȘtre suivie dans un pays», a-t-il martelĂ©.