«La situation administrative et financière de Monsieur Soilihi Mohamed Djounaidi, matricule 83 033 N, inspecteurs des Administrations Economiques et Financières du grade principal, 3eme échelon est régularisé comme suit : avancée au grade de classe exceptionnelle, 1er échelon (indice 1750) pour compter du 01er/03/2017». Il s’agit d’un arrêté signé par Moussa Mahoma, alors ministre de la Fonction publique. Il est daté du 30 mai 2018. Si le bénéficiaire de cet acte est aujourd’hui secrétaire d’Etat auprès de la Fonction publique, à l’époque il n’en était «que» le directeur. C’est la radio HaYba Fm qui en a fait la révélation, il y a une dizaine de jours. Depuis, les réactions et autres polémiques n’ont cessé de croître.
Al-watwan a contacté Soilihi Mohamed Djounaidi, pour qu’il nous livre sa version des faits mais celui-ci n’a pas souhaité réagir. Votre journal a ensuite été contacté par une personnalité réputée proche du concerné. Elle a souhaité être anonymisée. D’emblée, celle-ci a balayé «toute cette polémique inutile». Elle juge «qu’après 24 années de service, il méritait cet avancement, le ministre qui a signé pensait peut-être la même chose, sinon c’est à lui qu’il faut poser la question».
Réagissant sur le fait que l’avancement intervient alors que le principal intéressé était directeur de la Fop, «un directeur de la Fop n’est pas un décideur mais il n’applique que la réglementation autorisée». Cet avis n’est absolument pas partagé par un ancien directeur de la Fop, qui y a officié entre 2001 et 2006. Il s’agit de Mouzawar Chami, actuellement enseignant-chercheur à l’Université des Comores. S’il concède «que tous les fonctionnaires qui accumulent des arriérés d’avancement doivent être régularisés», il se demande pourquoi «il est le seul à en avoir bénéficié». Les textes parlent d’avancement tous les deux ans. Dans les faits, ils sont gelés depuis plusieurs années.
Que Soilihi Mohamed Djounaidi ait été directeur de la Fop au moment de son passage au grade de classe exceptionnelle, 1er échelon, constitue pour notre interlocuteur, «un abus». «J’en conviens qu’il est fort possible qu’après toutes les années passées, il puisse être en droit d’atteindre la classe exceptionnelle, mais pourquoi lui et pas les autres, qui cumulent peut-être plus d’arriérés d’avancement que lui».
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