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Environnement : la pollution textile, une menace encore trop négligée

Environnement : la pollution textile, une menace encore trop négligée

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Chaque année, des tonnes de vêtements finissent dans la nature. Peu visible, la pollution textile constitue pourtant une menace grave pour l’environnement, notamment marin, et interpelle les experts.

 

La gestion des déchets (alimentaires, plastiques, canettes, sachets) est de plus en plus abordée lors des réunions, séminaires et formations. Pourtant, un autre type de pollution, tout aussi préoccupant, reste souvent en marge des débats : celle liée aux déchets textiles. Chaque année, des millions de tonnes de vêtements sont produits, consommés, puis jetés, finissant parfois leur course dans les océans (Bcg).


Derrière les tendances de la mode se cache donc une réalité environnementale alarmante. Les déchets textiles représentent aujourd’hui une source majeure de pollution. Certains spécialistes de l’environnement appellent à une prise de conscience institutionnelle face à cette problématique. «La pollution textile commence dès la phase de production : fabrication intensive, usage massif de produits chimiques (teintures, solvants, adoucissants) et consommation excessive d’eau. À cela s’ajoutent les fibres synthétiques, comme le polyester, qui représentent plus de 60 % des textiles mondiaux. Issues du pétrole, ces matières sont non biodégradables et libèrent des microplastiques à chaque lavage. En fin de vie, les vêtements sont souvent jetés dans des décharges ou incinérés, faute de filières de recyclage efficaces, ce qui contribue à la pollution de l’air, des sols et des nappes phréatiques», explique Mohamed Maanloum, ingénieur en environnement au Bureau géologique des Comores.


Ce dernier souligne également un aspect particulièrement nocif pour les milieux marins. «Les vêtements en polyester, acrylique ou nylon libèrent, à chaque lavage, des microfibres plastiques invisibles à l’œil nu. Ces dernières échappent aux filtres des machines et des stations d’épuration pour se retrouver dans les rivières, les lacs, puis les océans. Une fois dans l’eau, elles sont ingérées par les organismes marins, affectant leur santé et leur reproduction, et s’accumulent dans la chaîne alimentaire… jusqu’à nos assiettes. Leur présence massive menace les écosystèmes marins et soulève des inquiétudes quant à la santé humaine», détaille le scientifique.

Des solutions existent

Les conséquences d’une mauvaise gestion des déchets textiles sont multiples : pollution des sols et des eaux à cause des substances toxiques contenues dans les teintures et traitements chimiques, émission de gaz à effet de serre liée à l’incinération des textiles synthétiques, contribution au réchauffement climatique...Selon Mohamed Maanloum, plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre pour réduire l’impact de cette pollution. «Il est possible d’adopter une consommation plus responsable : acheter moins, mais mieux ; laver ses vêtements à basse température et avec modération, en utilisant des sacs ou filtres pour retenir les microfibres ; donner ou recycler les vêtements usagés au lieu de les jeter ; et soutenir les marques engagées dans une mode durable», note-t-il.

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