Les abonnés de la Société nationale de l’électricité à Ndzuani vivent des moments difficiles depuis plusieurs jours, situation qui s’est empirée depuis le lundi. A Mutsamudu, la fourniture du courant est assurée pendant la journée et le soir, mais les coupures intempestives demeurent innombrables. Dans les régions rurales par contre, elle s’est quasiment arrêtée depuis le début de la semaine.
A la centrale thermique de Trenani
Dans la région de Shissiwani par exemple, le courant était apparu quelques heures le lundi au matin, puis pendant une heure le mardi dans la journée, et c’est tout. Jusqu’à hier jeudi, c’était l’obscurité totale.
Ce n’est toutefois que le mercredi en fin de journée que la société a enfin communiqué. Mais elle a communiqué sans véritablement parler du problème qui préoccupe les usagers. « La Sonelec-Anjouan informe son aimable clientèle qu’elle va procéder à trois révisions générales à la centrale thermique de Trenani avant le mois de ramadan.
Le programme de délestage actuel continuera. Des perturbations vont se faire sentir. Un nouveau programme vous sera communiqué si besoin est. Nous vous demandons de considérer vos installations électriques comme étant sous tension. » La situation présente n’a pas été expliquée comme l’auraient souhaité les usagers qui craignent le pire lors du mois sacré de ramadhwani. Des révisions, la Sonelec-Anjouan en avait déjà annoncées il y a cinq mois.
Les consommateurs l’ont ces derniers jours
En août dernier, elle avait affirmé mener des travaux de révision partielle de trois de ses générateurs, lesquels travaux devaient être «prochainement» suivis d’autres sur 3 autres générateurs. L’on avait même annoncé que les pièces étaient «déjà arrivées».
Mais au même moment, comme pour modérer les ardeurs de ses abonnés, elle avait prévenu qu’une puissance combinée des centrales de l’île, de 7 mégawatts, devait être atteinte pour qu’une fourniture permanente et régulière du courant devienne possible. Cette puissance, à en déduire toujours par les annonces saugrenues du service de communication de la Sonelec-Anjouan, ne pouvait toutefois pas être facilement atteinte.
Car il n’y aurait pas que l’entretien des machines : des facteurs environnementaux participeraient également à la baisse de la production. Les mini-centrales hydroélectriques de Bambao-mtsanga et de Lingoni auraient vu leur capacité de production baisser à cause de l’assèchement des rivières.Et pour ce qui est de la centrale photovoltaïque de Pomoni, elle ne produirait pas assez d’électricité à cause d’un ensoleillement faible. Comme quoi la Sonelec peut être à court d’électricité, mais jamais à court de justificatifs !
Mais comme dit l’adage, à quelque chose malheur est bon. Les longues coupures de la Sonelec n’ont pas que des inconvénients : en effet, en cette période de hausse générale des prix, où le kilo d’ailes de poulets surgelés dans l’île atteint 1 250 francs, les consommateurs l’ont ces derniers jours à 1 150 voire 1 100 francs, chez de nombreux marchands qui ne disposent pas de générateurs de secours pour assurer leur conservation.