Les candidats aux élections législatives et communales de 2025 disposent jusqu’au vendredi prochain, 15 novembre, pour finaliser le dépôt de leurs dossiers de candidature. Le chef de l’État, Azali Assoumani, a pris un décret le samedi 9 novembre, repoussant le délai initial de dépôt, qui était prévu pour le dimanche 10 novembre. Ce décret précise que cette prolongation a été décidée « sur proposition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et de la Cour suprême de l’Union des Comores ». Le décret précise également que la campagne électorale pour ces scrutins débutera le 18 décembre 2024 et se clôturera le 10 janvier 2025. Cette prolongation s’est appliquée même au jour férié du mardi 12 novembre.
33 députés et 54 maires
Le ministère de l’Intérieur, chargé des élections, a, dans la foulée, publié un communiqué précisant que cette décision répond « à la requête de l’opposition et au ferme engagement du président de l’Union des Comores pour des élections libres, transparentes et conformes aux standards internationaux, après consultation de la Cour suprême ». Le rapport actualisé de la Céni, publié le lundi 11 novembre, dénombre au total 173 retraits de dossiers pour les législatives et 256 pour les municipales, mais seulement 17 et 11 dépôts respectifs de candidatures pour ces deux scrutins.Pour rappel, l’Assemblée de l’Union des Comores compte 33 députés, et les trois îles indépendantes des Comores regroupent 54 communes.
Dans un communiqué en date du 26 octobre, la coalition « Opposition Unie des Comores » avait critiqué le délai initial du 10 novembre, le jugeant « trop court ». Elle a également rejeté le processus électoral en cours, et réclamé un dialogue national sous l’égide de la communauté internationale. La coalition exige notamment la désignation de nouveaux membres pour la Céni (excluant ainsi tous les anciens), et de nouveaux juges électoraux, avec une représentation équilibrée entre l’opposition, la société civile et le pouvoir, et la présidence d’un juge international. Elle appelle également à l’abrogation du décret du 1er octobre dernier convoquant le corps électoral et à l’annulation de la procédure de redécoupage électoral. Des demandes jugées « irréalistes, légitimes mais illégales » par les autorités, le ministre de l’Intérieur plus particulièrement, qui estiment que « le processus est en bon ordre avec les textes en vigueur et surtout la loi électorale » qui a posé « le principe de désignation des membres des différentes structures électorales».