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Le sujet des discussions, lesquelles ont duré presque toute la journée, avait porté sur la “gestion durable des déchets ménagers de l’île de Ndzuani”. Les discussions avaient tourné autour du cadre législatif, institutionnel ainsi que du modèle de gestion adéquat à adopter. Elles avaient également porté sur la mobilisation et la sécurisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre dudit plan.
L’on a en effet retenu du cadre législatif en vigueur (basé essentiellement sur la Loi cadre relative à l’environnement du 22 juin 1994) qu’il “ne précise pas les choses”, du fait qu’il demeure incomplet (manque des décrets d’application). En dehors de la loi, l’on a en outre appris qu’ “aucune documentation nationale n’a pu être retrouvée”, qu’ “il existe parfois une planification insulaire sur le court terme” et “très peu de planification villageoise ou communale ». Pourtant “de nombreuses études existent” mais “peu exploitées”.
Au cours de cet atelier, plusieurs expériences de gestion des ordures par les communautés et les institutions étatiques ont été présentées, et les participants ont pu constater les nombreuses difficultés qui les entourent.
Celle tentée par exemple par la commune de Domoni, depuis trois ans, montre à quel point ce sentier est difficile à arpenter. Ici, le projet de ramassage et de traitement des déchets était estimé en 2014 à cent millions de francs, 80% de ce fonds ayant été promis par l’Union européenne, et 15% par l’exécutif de l’île. Mais “la part de l’exécutif n’a jusqu’ici pas été apportée, ce qui a retardé la construction du dépotoir”, à en croire Anis Djohar, adjoint au maire de Domoni. Il a aussi relevé que beaucoup de ménages hésitent encore à cotiser les cinq cents francs mensuels censés aider à l’opération de collecte et de traitement des déchets.
Manque d’accompagnement
Il faut dire toutefois que malgré les écueils, la bataille ne semble pas perdue, pour peu que les communautés et les décideurs politiques acceptent d’élargir leur champ de vision. Car, comme l’a suggéré une participante, tout dépend de notre rapport avec les ordures et du “modèle de développement que l’on souhaite”.
En effet, l’expérience pilote de Bambao-mtsanga, menée par le Centre régional de développement économique (Crde), montre que les déchets peuvent ne pas être qu’encombrants. Ici, l’on transforme les déchets organiques en compost. Et quand l’on apprend de la Direction générale de l’environnement et des forêts que 70 % des déchets générés dans la capitale fédérale sont organiques, l’on imagine aisément la manne financière que cela pourrait représenter.