La ville d’Uziwani, au sud de Ngazidja, dans la région de Mbadjini, a été frappée par une grande tragédie le 13 novembre dernier. Deux fillettes ont été retrouvées mortes dans une vieille Renault Mégane bleue inutilisable, stationnée dans la cour de l’école primaire publique. Amies proches, elles étaient âgées de 3 et 4 ans et vivaient dans le même quartier.D’après Touma Mze, secrétaire de direction de l’établissement, les fillettes avaient été vues en train de jouer dans la cour avant l’arrivée de leur institutrice. Peu après, elles se seraient dirigées discrètement derrière leur salle de classe, où se trouve une voiture abandonnée depuis longtemps, stationnée entre la salle de maternelle et les toilettes de l’école.
Touma Mze, arrivée en retard ce jour-là pour des raisons de santé, a expliqué que l’institutrice avait rapidement remarqué leur absence. Les cartables des enfants, laissés dans la salle de classe, avaient déjà éveillé l’attention de leurs camarades, qui en avaient parlé avant même que l’institutrice ne s’en aperçoive.
Une disparition inquiétante
L’absence des enfants a provoqué une panique générale. Enseignants et élèves ont entrepris des recherches dans toute l’école. Pendant plus d’une heure, les fillettes sont restées introuvables. L’institutrice, inquiète, s’est rendue chez elles, mais les parents ont confirmé qu’elles n’étaient pas rentrées.
C’est finalement un élève de 9 ans qui a découvert les corps dans la voiture, en montant par hasard à l’intérieur. « Je n’imaginais pas un dénouement aussi tragique. Quand j’ai pris la première, son corps était brûlant et elle semblait extrêmement faible. Nous avons tenté de la rafraîchir avec de l’eau, tandis qu’un collègue s’occupait de la deuxième. Nous nous sommes précipités à l’hôpital d’Uziwani », raconte Touma Mze.
La vieille Mégane, appartenant à une famille résidant derrière l’école, ne présentait aucune vitre cassée. Les fillettes se sont retrouvées piégées à l’intérieur, incapables d’ouvrir les portières. Elles sont décédées d’asphyxie, probablement causée par la chaleur intense dans l’habitacle.L’oncle de Rimoindzawo a confié être sous le choc en apprenant le drame. Il a immédiatement alerté la gendarmerie et exprimé sa colère face à ce qu’il considère comme un grave manque de vigilance. « Des incidents de ce genre ne devraient pas se répéter. Les éducateurs ont le devoir de surveiller chaque pas des enfants, surtout à cet âge », a-t-il déploré.
Pas de plainte
Malgré l’émotion suscitée, aucune plainte n’a été déposée par les familles des victimes. Les mères des deux fillettes, également amies, ont évoqué des propos troublants tenus par leurs enfants la veille du drame, tels que : « Laissez-nous tranquilles, nous allons partir en voyage demain et nous ne reviendrons pas. » Ces paroles, perçues comme anodines sur le moment, résonnent aujourd’hui comme un présage tragique.
Azma Mohamed Azhar, âgée de 19 ans et mère célibataire de Rimoindzawo, est inconsolable. Bien qu’elle ne soupçonne personne, elle est profondément bouleversée par la perte de son unique enfant. « Le destin était écrit. Elles sont parties parce qu’Allah en a décidé ainsi », a-t-elle déclaré avec douleur, acceptant cette épreuve comme une manifestation divine.