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Hier mercredi 14 mars aux environs de 11h30 mn, lâun des fondateurs et ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Mouvement de libĂ©ration nationale des Comores (Molinaco), Abdou Bakari Boina a Ă©tĂ© inhumĂ© Ă Mitsamihuli, en prĂ©sence dâun parterre de personnalitĂ©s politiques, artistes et de militants de la sociĂ©tĂ© civile venant des quatre coins du pays. En toute simplicitĂ©. Il ne voulait pas de funĂ©railles nationales. Sa volontĂ© fut donc respectĂ©e.
Ces hommes et femmes se sont dĂ©placĂ©s en masse afin de rendre un ultime hommage Ă celui qui dĂšs 1963, se dĂ©mena comme un beau diable afin que lâarchipel accĂšde Ă sa souverainetĂ©.
Dans un tĂ©moignage obtenu juste aprĂšs son enterrement, lâancien directeur gĂ©nĂ©ral du Chn El-Maarouf, ZaĂŻn-El-Abidine Abdallah a relatĂ© briĂšvement le parcours dâAbdou Bakari Boina. En commençant par son sĂ©jour Ă Ndzuani, dâoĂč il a eu sa premiĂšre femme et ses premiers enfants.
Il ira par la suite en Zanzibar oĂč il deviendra enseignant. Câest Ă Zanzibar Ă©galement que sera créé le Mouvement de libĂ©ration des Comores, Ă lâaide notamment de frĂšres zanzibaro-comoriens. Le combat pour lâindĂ©pendance du pays est nĂ©. Â
Ceux qui ont connu le regrettĂ© ont toujours remarquĂ© chez lui, une trĂšs grande simplicitĂ©, loin du clinquant et du faste. Ils se souviendront Ă©galement de son amour pour ce pays et de son attachement Ă lâintĂ©gritĂ© territoriale. ZaĂŻn-El-Abidine a rappelĂ© quâAbdou Bakari Boina a durant toute sa carriĂšre, sacrifiĂ© sa vie et celle de ses enfants en mettant sa vie au service de son pays, et de son peuple, Ă travers le combat de libĂ©ration des Comores, alors aux mains de lâancienne puissance coloniale. Son plus grand regret fut sans doute, Mayotte.
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Il ne se souciait pas de lâargent, ni de la gloire depuis sa plus tendre enfance, il faisait partie des rares personnalitĂ©s politiques de ce pays, qui faisait de la politique pour lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, et qui considĂ©rait la politique comme une mission de service public. Il nâa pas amassĂ© des richesses ni des villas, mais a vĂ©cu dans la modestie et la simplicitĂ©, a-t-il ainsi tĂ©moignĂ©.
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Moustoifa SaĂŻd Cheick, autre leader emblĂ©matique, cette fois du Front dĂ©mocratique, a lui, soulignĂ© la perte immense des Comores et des comoriens, âde celui, qui durant presque un quart de siĂšcle, aura marquĂ© lâhistoire de ce paysâ. âAvec la mort dâAbdou Bakari Boina, le pays vient de perdre un grand patrioteâ.
Un homme qui sâĂ©tait dĂ©marquĂ© au niveau continental
Cet ancien ministre a exprimĂ© sa dĂ©ception par rapport aux funĂ©railles rĂ©servĂ©es Ă lâun des enfants les plus valeureux de lâarchipel.
Moustoifa SaĂŻd Cheick soutient que les funĂ©railles qui ont eu lieu Ă Mitsamihuli hier, nâĂ©taient pas Ă la hauteur de ce que lâhomme a entrepris pour le pays.
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Câest lui, qui le premier, a ouvert la voie qui allait mener Ă Â notre indĂ©pendance.
Moustoifa SaĂŻd Cheick a tenu Ă rappeler que le combat du leader du Molinaco, Abdou Bakari Boina, ne se limitait pas aux Comores, âcâest un homme qui a laissĂ© ses empreintes au niveau du continent africain et dans le monde entier Ă travers son combat pour lâindĂ©pendance des Comores, de lâOrganisation de lâunitĂ© africaine aux Nations Uniesâ.
Quant au directeur de cabinet du chef de lâEtat, Youssoufa Mohamed Ali, il a exprimĂ© les condolĂ©ances du gouvernement et du peuple comorien, suite Ă la disparition de lâun de ses patriotes les plus courageux.
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Il a soulignĂ© quâen mission Ă lâĂ©tranger, le prĂ©sident de la RĂ©publique, Azali Assoumani a dĂ©pĂȘchĂ© son vice-prĂ©sident, Moustadroine Abdou avec une forte dĂ©lĂ©gation du gouvernement pour rendre un dernier hommage Ă Abdou Bakari Boina pour service rendu Ă la nation comorienne.
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Câest un deuil national, pour le pays, pour le prĂ©sident, le gouvernement, la rĂ©gion et la ville de Mitsamihuli, a dĂ©clarĂ© le premier collaborateur du prĂ©sident de la Republique.
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Le directeur de cabinet a adressĂ© les vives condolĂ©ances du peuple comorien Ă la famille du dĂ©funt et Ă la ville de Mitsamihuli pour la perte de ce serviteur de la nation. Youssoufa Mohamed Ali a citĂ© Abdou Bakari Boina, parmi les hommes de convictions et de principes, qui a pu rĂ©sister, en anti-anda farouche, aux pressions des notables. Â