L’ancien ministre de l’Education nationale a rendu l’âme hier dimanche 13 avril à Moroni à l’âge de 82 ans. Le corps a été transféré à Domoni ya Ndzuani, sa ville natale, où il repose en paix aux côtés des siens. Des hommages à la mémoire du défunt ont fusé de partout sur les réseaux sociaux à l’annonce de son décès.«Son action déterminante dans plusieurs réformes majeures a durablement marqué l’histoire de notre système éducatif et continue d’inspirer notre action aujourd’hui », a souligné le ministre de l’Education nationale, Bacar Mvoulana, dans un message transmis à Al-watwan. (Lire ci-contre). « Je suis profondément attristé par la disparition de Salim Idarousse un homme d’une droiture exemplaire. (…). Les Comores viennent de perdre un fils digne », a écrit, de son côté, l’ancien président de l’île de Ngazidja, Mohamed Abdouloihabi, dans un message adressé à la famille du défunt.
« Salim Idarousse est une figure emblématique de l’histoire comorienne, à la fois dans le domaine du sport, de l’éducation et de la haute administration publique. Homme de rigueur et de discrétion, il a marqué son époque par son engagement sans faille au service de son pays », a souligné, pour sa part, Mohamed Djaffar Abbas, ajoutant que l’ancien ministre était « un homme d’État discret, rigoureux, et profondément engagé pour la jeunesse et la Nation».
Un avis partagé par Ismaël Saadi, cadre à l’Unicef-Comores. «Salim Idarouss restera dans nos mémoires comme un homme d’État intègre et un éducateur passionné. Son dévouement et son travail acharné continueront d’influencer et d’inspirer les générations futures», a-t-il posté sur sa page Facebook, précisant que le défunt « était un éducateur dévoué qui a formé des générations d’élèves, laissant derrière lui un héritage durable dans le domaine de l’éducation. Qu’Allah l’accueille au paradis ».
Ministre de l’Education sous le régime du feu président Ahmed Abdallah Abderemane, l’homme aura marqué de nombreuses générations de cadres du pays et reste « un symbole » du système éducatif national. il introduit l’une des réformes qui obligera les élèves souhaitant passer en classe de seconde d’obtenir la moyenne de dix même en ayant le Bepc en poche. Il sera de passage à l’ambassade des Comores à Paris où il officiera en tant qu’attaché culturel.« Il était un haut cadre de notre système éducatif, humble, discret, attentionné, calme et travailleur » a témoigné l’inspecteur de l’Education nationale, Moumine Moussa Abdallah qui dit vouer « une admiration particulière » à Salim Idarousse « en raison de sa simplicité, de ses connaissances étendues du système éducatif national et du rôle joué dans la promotion de l’enseignement maternel».
Formé en France à l’Insep (Académie de Reims) en Education sportive, Salim Idarousse était «un pilier» de la politique de développement de ce domaine toutes disciplines confondues dans le pays au début des années 1970 : football, basketball, handball, entre autres. «Il se distingue comme professeur des sports durant la période coloniale, mettant son expertise au service de la jeunesse comorienne. Passionné de basket-ball, il accompagne et encadre des clubs à Moroni, contribuant à faire de cette discipline une activité structurée et populaire», souligne Mohamed Djaffar Abbas.
Membre de premier plan du parti Udzima, Salim Idarousse fera son retour aux affaires en 1996 après l’épisode tragique du 26 novembre 1989, en occupant le poste de secrétaire général du premier gouvernement du feu président Mohamed Taki Abdoulkarim, dirigé à l’époque par feu Tadjiddine Ben Said Massoundi. L’homme se retirera de la vie politique et créera l’Ecole «Les Pouffins» en 1998, devenue au fil des ans «un modèle» de l’enseignement de base.
L’ancien ministre a été fait Commandeur de l’Étoile d’Anjouan par feu le président Saïd Mohamed Djohar.