Le Prix Saminya Bounou », consacré au journalisme sensible aux questions de genre et de la jeunesse, a récompensé cette année trois journalistes comoriens lors d’une cérémonie organisée mardi dernier par le projet Shawiri, en partenariat avec l’Association des femmes comoriennes de la presse (Afcp). Ce prix, financé par l’Union européenne, met en avant l’excellence journalistique et l’engagement pour des thématiques sociales importantes.
Parmi les lauréats, Nourina Abdou-djabar, journaliste au quotidien Al-watwan, a été reconnue pour ses reportages valorisant la jeunesse comorienne et défendant les droits des femmes. Rappelons que lors de la première édition, en 2023, le premier prix a été décerné à un journaliste du même média.
Pour Nourina, son travail, réalisé «avec rigueur et sensibilité, a marqué les esprits tout au long de l’année». Andjouza Abouheir, rédactrice en chef de La Gazette des Comores, a également été mise à l’honneur pour son «engagement constant en faveur de l’expertise féminine et des questions liées au genre». Enfin, Azim Ali, de Radio RCM13, a été distingué pour un reportage radio « explorant des problématiques de genre avec une approche à la fois pertinente et impactante».
Un hommage à Saminya Bounou
Lors de la cérémonie, Mariata Moussa, présidente de l’Afcp, a rappelé que ce prix est avant tout un hommage à Saminya Bounou, ancienne journaliste d’Al-watwan décédée et figure fondatrice de l’association. Première femme rédactrice en chef de ce média du service public et présidente du premier bureau exécutif de l’Afcp, Saminya Bounou s’est imposée comme une défenseuse inlassable des droits des femmes dans le paysage médiatique comorien. Selon Mariata Moussa, ce prix traduit l’héritage qu’elle a laissé et vise à encourager les journalistes à poursuivre dans cette voie en produisant des contenus qui sensibilisent aux enjeux de genre et de jeunesse.
Cette édition 2024, qui devait récompenser des productions en presse écrite, radio, audiovisuel et jeunesse, a été marquée par l’absence de productions audiovisuelles.
Mariata Moussa a exprimé sa déception face à ce manque, mais a néanmoins souligné la qualité et la diversité des autres contributions reçues, avec de nombreux articles et reportages audio examinés par le jury. Le processus de sélection, «rigoureux et exigeant», a permis de retenir les productions les plus pertinentes.