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Itsandra-mdjini Ă©tait, hier, noir de monde. Des Comoriens de tous Ăąges et de toutes les couches sociales ont tenu Ă rendre un ultime hommage au docteur Mouhtar Ahmed Charif lors des obsĂšques officielles, hier, dans sa ville natale dâItsandra-mdjini. Evidemment, la cĂ©rĂ©monie funĂšbre sâest tenue en la prĂ©sence du prĂ©sident par intĂ©rim, SaĂŻd Abdallah Saroumaya.
Son ami, lâancien gouverneur Said Hassan Said Hachim, est revenu sur le parcours de lâhomme, engagĂ© politiquement trĂšs tĂŽt, dĂ©jĂ , pour lâindĂ©pendance du pays. «Il fait partie des hommes dâEtat de ce pays, qui ont Ă©tĂ© aux manettes de ce pays mais qui, longtemps aprĂšs, ont toujours suscitĂ© respect de la part de tous», dira-t-il.Â
 Revenant sur les circonstances ayant causĂ© sa mort, il dira simplement que «le docteur Mouhtar est mort sur le champ de bataille ; le malaise qui lui a ĂŽtĂ© la vie a eu lieu alors quâil prenait part Ă la rĂ©conciliation des 2 quartiers dâIkoni, en conflit depuis plusieurs annĂ©es».
Quant au vice-président Djaffar Ahmed Said, qui a tenu un discours lors des funérailles, a fait part de son affliction face à la perte de celui qui fut aussi son oncle. «AprÚs des années de profession et de pouvoir, il fera partie de ceux qui ont compris que la société civile avait son mot dans la paix et la sécurité des comoriens».
Il ajoutera plus loin : «Il a participé activement à la mise en place du Comité des Sages dont la mission premiÚre est de régler les conflits communautaires».
Lâancien ambassadeur Ali Mlahaili a rendu hommage au frĂšre et Ă lâami dĂ©cĂ©dĂ©.
Il reviendra sur son parcours exceptionnel, tant au niveau national quâinternational. Puis, avec la sobriĂ©tĂ© qui lui est reconnue, ajoutera : «il est mort en «service commandé», jusquâĂ son dernier souffle, il aura militĂ© pour la paix, la rĂ©conciliation nationale, tout comme il a toujours Ă©tĂ© un fervent dĂ©fenseur de lâintĂ©gritĂ© territoriale».
Lâun des derniers combats entamĂ©s par lâillustre dĂ©funt est sans doute la tenue dâassises nationales pour dresser le bilan du pays depuis son accession Ă lâindĂ©pendance.
Câest donc sans surprise que le Mouvement du 11 aoĂ»t a rendu un vibrant hommage Ă lâancien mĂ©decin formĂ© en Italie. «Câest une grande perte pour la nation comorienne.
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Et câest Ă©galement une grande perte pour le mouvement du 11 aoĂ»t. Il fait partie des premiers Ă avoir rĂ©pondu Ă lâappel de Ali Bazi Selim. Toutes les gĂ©nĂ©rations sont touchĂ©es. Nous prions avec ferveur pour que le Paradis soit sa derniĂšre demeure».
Il Ă©tait, comme dit plus haut, un notable en phase avec toutes les gĂ©nĂ©rations. Câest donc sans surprise, que les membres du Ngoâshawo tĂ©moignent par la voix de sa secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale, Samiat Ismael Saadi. «Ngoâshawo pleure la perte dâun grand conseiller de la jeunesse comorienne.
MalgrĂ© son Ăąge, il est restĂ© un combattant actif pour lâintĂ©gritĂ© du territoire. Un homme dâEtat qui a grandement servi la nation comorienne et qui a donc toujours ĆuvrĂ© pour la cohĂ©sion et la paix sociales».
Celui qui fut ministre de lâAgriculture, alors quâil nâavait que 32 ans, sous la prĂ©sidence dâAhmed Abdallah AbdĂ©rĂ©mane, a reçu une pluie dâhommage sur Facebook. Tous ont unanimement saluĂ© son parcours exceptionnel et sa grandeur dâhomme dâEtat.Â
Des politiques comme Said Larifou, Houmed Msaidie ou encore Fahmi Said Ibrahim, actuellement Ă lâĂ©tranger, comme des citoyens lambda, tous ont rendu un vibrant hommage au patriote, Ă lâhomme dâEtat, Ă lâami. Tous ont unanimement saluĂ© sa mĂ©moire.