Inrbadhwi Said Omar Madi, un jeune entrepreneur agricole originaire de Wanani, est diplômé en agriculture durable en Thaïlande depuis 2019. Animé par le désir de contribuer au développement agricole de son pays, il a fondé l’entreprise Wanani Farm Sarl. Sur un terrain de 9 hectares, il cultive plus de 8 000 pieds de bananiers.
Cependant, le passage du cyclone Chido, le weekend dernier, a causé des pertes importantes sur son exploitation : 1 376 bananiers ont été détruits, dont 976 étaient déjà en pleine production. Inrbadhwi Said Omar Madi appelle à un soutien de l’État pour l’aider à surmonter cette crise et à relancer ses activités.
En effet, depuis 2021, ce jeune agronome dirige Wanani Farm Sarl avec une équipe de 13 personnes : 8 employés permanents et 5 femmes recrutées indirectement. Son ambition est de contribuer à réduire l’insécurité alimentaire aux Comores. «Ici, pour l’instant, les dégâts concernent principalement les bananiers. Les autres cultures, comme le manioc et le maïs, sont encore jeunes. Beaucoup des bananes perdues auraient dû être consommées entre la fête musulmane du Miradj et le mois de ramadan, prévu pour fin février», raconte-t-il.
Stabiliser sa production et pérenniser son activité
Malgré les pertes, il reste déterminé, mais déplore que son objectif ne puisse être atteint à 100%. Ce n’est pas la première fois qu’Inrbadhwi Said Omar Madi subit de lourdes pertes. En janvier 2023, la tempête tropicale Cheneso, née au nord de Madagascar, avait déjà affecté son exploitation. «À cette époque, j’avais enregistré autant de dégâts qu’aujourd’hui. Ces perturbations climatiques fragilisent énormément notre activité», regrette le jeune agriculteur. Malgré les défis climatiques récurrents, cet entrepreneur reste passionné par son métier.
Il sollicite toutefois l’intervention des autorités locales et nationales pour l’aider à stabiliser sa production et pérenniser son activité. «Nous vivons une période cyclonique imprévisible. Dans ce genre de situation, l’État doit réagir en accordant des subventions pour maintenir nos activités. Les agriculteurs doivent aussi bénéficier de formations sur les techniques adaptées au changement climatique», estime-t-il.
Il faut cependant noter que plusieurs projets opèrent dans le pays actuellement pour renforcer les capacités, aussi bien techniques que matériels, des producteurs agricoles. Inrbadhwi Said Omar Madi estime par ailleurs qu’il lui faudra au moins cinq mois pour relancer pleinement son exploitation après le passage du cyclone Chido.
Abdillahi Housni