Lundi 23 décembre dernier, le secrétaire général adjoint du gouvernement, Mahamoud Salim Hafi, a signé un arrêté mettant en place le Comité national de gestion de l’après-crise causée par le cyclone Chido dans l’archipel des Comores. Le texte repose sur l’article 33 du décret N°24-107/PR du 06 août 2024, portant refonte de l’organisation, du fonctionnement et des attributions du Secrétariat général du gouvernement. L’article indique que «sous la tutelle directe du président de l’Union, le secrétaire général du gouvernement préside, en cas de crise majeure, ou de catastrophe naturelle survenue sur le territoire national, toute cellule ou plateforme opérationnelle nationale de gestion de crises et catastrophes naturelles, instituée à cet effet».
Le samedi 14 décembre dernier, Chido a atteint le pays. L’île de Mayotte, particulièrement touchée par ce cyclone d’une rare violence, devient le centre d’un dispositif inédit, à la croisée des initiatives publiques et civiles. Le Comité de gestion, présidé par Raoul Yvon Delapeyre, chef du « Pôle économie », rassemble des personnalités politiques, militaires, diplomatiques et des représentants de la société civile. En tout ils sont douze membres à en faire partie dont les ministres de l’Intérieur et celui des Finances. Selon l’arrêté, le comité est doté de moyens financiers dédiés, issus à la fois des fonds publics et des contributions des partenaires internationaux, pour mener à bien sa mission.
Pour Mahamoud Salim Hafi, signataire de l’arrêté, «le plus important, c’est la mise en place de cette structure qui doit gérer la crise». L’intéressé insiste sur l’importance de coordonner les efforts. «À un moment donné, on avait constaté que chacun, dans son coin, voulait aider». L’arrêté révèle en effet une volonté de rassembler les forces publiques et privées, à l’image des associations de la société civile qui ont réussi à mobiliser des dons pour les sinistrés de Mayotte.
Dans ce contexte, le gouvernement a affrété le bateau Maria Galanta pour acheminer les vivres et les fournitures collectées vers Mayotte depuis Ndzuani. Raoul Yvon Delapeyre détaille ainsi cette opération : «L’eau et les vivres sont déjà en distribution. C’est le gouvernement comorien qui prend en charge les frais jusqu’à Mayotte». Ce bateau constitue une première réponse logistique, fruit d’une négociation entre les Comores et l’État français. Le Comité national de gestion de l’après-crise s’est vu confier plusieurs missions stratégiques, parmi lesquelles l’élaboration d’un plan spécifique d’assistance à la population de Mayotte, gravement affectée par les pertes humaines et matérielles.
Les priorités du comité
Le comité devra également identifier les régions les plus fragiles économiquement dans le reste de l’archipel et leur apporter un soutien ciblé. Une première réunion a eu lieu mardi, mais aucune information officielle n’a filtré de cette réunion. Afin d’assurer la transparence et l’efficacité des opérations, un compte bancaire spécial sera créé. La gestion de ce compte, sous la supervision directe du président du Comité et du ministre des Finances, reposera sur un manuel de procédure spécifique.
Conformément à l’arrêté, le comité sera dissout à l’issue de sa mission, une fois qu’il aura remis son rapport final au président Azali Assoumani. Ce rapport devra rendre compte des actions menées et du budget engagé. Le comité pourrait tenir sa première rencontre ce jeudi 26 décembre avec la presse.