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Cyclone Chido I L’ attente insoutenable des familles sans nouvelles

Cyclone Chido I L’ attente insoutenable des familles sans nouvelles

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Alors que le bilan humain et matĂ©riel ne cesse de s’alourdir quatre jours aprĂšs le passage dĂ©vastateur de Chido Ă  Mayotte, les Comoriens restent suspendus Ă  leurs Ă©crans, espĂ©rant des nouvelles de leurs proches.

 

Fatma Ali se ronge les sangs. Elle est à l’affût de la moindre information concernant son amie d’enfance, Housnati, une quadragénaire mère de 3 enfants. «Quand elle s’est mariée, elle est retournée à Anjouan et de là, elle est partie à Mayotte. Elle était sans situation et travaillait au noir comme femme de ménage. Elle se plaignait beaucoup de sa situation là-bas mais elle n’avait pas trop le choix», explique Fatma, contactée via WhatsApp.


Depuis, la jeune femme scrute l’écran de son téléphone, espérant avoir enfin des nouvelles de son amie. «La dernière connexion de Housnati remonte au 11 décembre. Parfois je me dis qu’elle va bien, par moments, je me dis que non. Elle vivait dans des conditions tellement difficiles», a-t-elle lâché. Comme Housnati, un tiers de la population de Mayotte vivait dans des habitats précaires, lesquels ont été entièrement détruits par le cyclone. 70% des habitants de l’ile ont été touchés par le cataclysme. Des maisons en dur ont été éventrées, des toitures envolées.

«22 morts et 1373 blessés»

Beaucoup se trouvent dans la même situation que Fatma Ali alors que 4 jours après le passage dévastateur du cyclone, 80% du réseau de téléphonie mobile à Mayotte reste indisponible, que l’électricité est en cours de rétablissement, selon le point de la situation du 17 décembre, consulté par Al-watwan. Le bilan provisoire fait état de « 22 morts et 1373 blessés », un bilan qui pourrait s’alourdir à plusieurs centaines de victimes, voire plus.


L’artiste Cheikh Mc a exprimé l’émotion collective dans un message posté sur Facebook. «Nous sommes avec vous, malgré la distance imposée par le cyclone Chido. Nous attendons avec patience la double coche bleue de WhatsApp, puis ces trois points qui nous diront que vous êtes en train de nous écrire. Et notre premier mot sera un Alhamdulillah», a posté le pionnier du rap aux Comores.


Ally Kiba, pêcheur de Domoni ya Ndzuani, n’a pas plus de nouvelles de ses deux enfants habitant dans la commune de Sada. «J’ai des photos d’eux, pouvez-vous m’aider à les retrouver ?», a-t-il demandé au téléphone, une pointe d’inquiétude perçant dans sa voix. Il n’a pu joindre personne susceptible de lui donner des informations concernant sa progéniture.


Même son de cloche du côté de Faiza Soulaimana, également originaire de Domoni. A ce jour, elle demeure sans nouvelles de sa tante qui habite à Mayotte depuis deux ans pour des raisons liées à sa santé. «Elle s’appelle Faouzia Ahmed Abdou, est née le 23 avril 1983, a deux enfants». L’infirmière de 31 ans livre ces informations en espérant avoir des nouvelles de cette proche qui est la petite sœur de sa mère. «J’espère qu’elle va bien», dit-elle dans un murmure qui est sans doute en même temps une prière.


Amina, habite en Petite-Terre à Mayotte. Elle est arrivée à Moroni une semaine avant Chido. «J’ai fini par avoir des nouvelles de Sity, ma cousine, mais j’avais vraiment peur. Fort heureusement, sa maison n’a pas été trop endommagée», a-t-elle lâché, soulagée. Elle-même s’estime chanceuse : «mon appartement se trouve au rez-de-chaussée ; il n’a rien». C’est la vitre arrière de sa voiture qui est à remplacer. Ce qui, vu la situation, est loin d’être une mauvaise nouvelle.

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