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Cultures de rente et innovation I Ahmed Nassor invite les décideurs à s’approcher des agriculteurs

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La première méthode, généralement pratiquée par les paysans comoriens, nécessite l’utilisation de plusieurs pieux, et donc d’une plus grande surface, et le rendement ne durerait que quelques années. Mais dès que l’on passe aux volumineux pilotis grillagés, plusieurs lianes peuvent être plantées autour du même support, et elles disposent ensuite de l’espace nécessaire pour s’épanouir et poursuivre leur croissance.

 

La vanille, on peut la cultiver sur une plus petite surface tout en espérant de meilleurs rendements. C’est ce qu’a voulu nous démontrer Ahmed Nassor, un exploitant agricole natif de Sima, à Ndzuani. Dans son champ, qu’il nous a fait visiter et qui est situé à quelques centaines de mètres de son domicile, le contraste saute aux yeux entre, d’une part, les maigres lianes de vanille poussant sur de frêles pieux, et celles, plus touffues, portées par de bouts de poteaux enroulés de grillages.


La première méthode, généralement pratiquée par les paysans comoriens, nécessite l’utilisation de plusieurs pieux, et donc d’une plus grande surface, et le rendement ne durerait que quelques années. Mais dès que l’on passe aux volumineux pilotis grillagés, plusieurs lianes peuvent être plantées autour du même support, et elles disposent ensuite de l’espace nécessaire pour s’épanouir et poursuivre leur croissance.

«Avec cette méthode, un pied de vanille peut donner jusqu’à 10 kilos [de gousses] par an. A mesure que la liane croît, elle est pliée et rabattue vers le haut, puis vers le bas… Suivant la méthode traditionnelle, l’on coupait la liane à l’approche du sol, et celle-ci ne survivait pas plus de trois ans. Mais avec ce système, l’on peut récolter de la vanille toute l’année, et pendant plusieurs années», assure-t-il.

De fonds et des décideurs

La production de vanille est une entreprise de longue haleine. Il faut attendre quatre ans pour que la liane plantée donne ses fleurs, dont il faudra guetter le seul jour d’ouverture pour les faire féconder manuellement, ensuite attendre neuf mois pour en récolter les gousses mûres.


Ces dernières sont alors plongées dans une eau tiède (65°C) pendant trois à cinq minutes, puis séchées et emballées dans des couvertures pendant vingt-quatre heures. Elles seront ensuite séchées au soleil trois à quatre heures par jour pendant deux semaines, puis étalées à l’ombre un mois durant. S’ensuit encore un mois d’enfermement dans des caisses en bois, avant d’en être sorties et de subir à nouveau une plongée dans de l’eau, cette fois chaude (80°C), aux fins de leur stérilisation, puis de nouveau enfermées dans les caisses, où elles resteront un an, avant de pouvoir être consommées.

 

S’il y a donc une manière d’augmenter le rendement d’un travail aussi accaparant, c’est sans doute une bonne chose. Notre expérimentateur agricole, qui est aussi informaticien, président d’une coopérative de girofle et qui a bénéficié d’une formation en agronomie dans un pays étranger, voudrait aussi inciter les cultivateurs à adopter une nouvelle culture du giroflier aussi. Pour, également, de meilleurs rendements, et surtout pour éviter les accidents de chute.

«Les girofliers que nous exploitons actuellement ont été plantées il y a longtemps, et sont devenus hauts. L’on peut replanter de nouveaux girofliers par marcottage. Ils donneront vite du girofle et pendant au moins une dizaine d’années l’on pourra cueillir soi-même son girofle sans avoir besoin de grimper à l’arbre», explique-t-il.

Un nouvel arbre.

Le marcottage consiste à prendre une branche ou une tige de l’arbre, la plier au milieu et enfoncer à terre cette partie pliée, de sorte à ce qu’elle prenne racine et permette à la branche de continuer à pousser pour devenir un nouvel arbre.Ces techniques, Ahmed Nassor dit «vouloir les faire connaître de tous les cultivateurs de notre pays».Mais il estime par ailleurs que ces cultivateurs méritent plus d’attention de la part des bailleurs de fonds et des décideurs politiques. «L’on devrait avoir les accès au crédit pour avancer, car tout ceci ne se fait pas sans moyens. 

Il faut voir aussi que l’agriculture comorienne est souvent valorisée seulement sur les documents écrits. Il faut que ceux qui gouvernent l’agriculture viennent voir ce que les agriculteurs font sur le terrain, pour pouvoir ensuite se faire une idée de qui mérite vraiment d’être aidé», conclut-il.

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