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Crise de la vanille I Producteurs et préparateurs réclament des réformes urgentes

Crise de la vanille I Producteurs et préparateurs réclament des réformes urgentes

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La filière de la vanille est en proie à une crise profonde. Les producteurs et les préparateurs, unis chacun au sein de coopératives, appellent à des réformes et à la libéralisation du secteur pour sauver leur activité.

 

Les acteurs de la vanille font face à une situation critique qui «menace leur survie économique». Mahamoud Mzembaba, membre actif de la coopérative Mmeya (producteurs), et Aboubakar Abdoulwahab, préparateur et conseiller de l’association «La vanille Ndjema» (préparateurs), tirent la sonnette d’alarme et réclament des mesures urgentes pour relancer ce secteur vital.


Le secteur est confronté à une chute drastique des ventes. «Même si le prix est bas, nous ne vendons rien. À ce rythme, la filière va disparaître», alerte Mahamoud Mzembaba. La présence d’exportateurs, «désirant contrôler le marché» est pointée du doigt comme un des principaux obstacles à la libéralisation. «Il existe un réseau qui contrôle tout cela», dénonce-t-il.


«Le taux de vanilline de notre vanille est supérieur à celle de Madagascar, mais notre produit ne se vend pas. Il semble y avoir un sabotage», a affirmé Mahamoud Mzembaba. La quantité de vanille produite est aussi en baisse.

Depuis quelques campagnes, les préparateurs ont la possibilité de faire des prêts pour vendre aux exportateurs. Seulement, avec la mévente des stocks, cette nouvelle donne fragilise toute la chaîne de production. «Les pénalités des banques et la mévente empêchent les préparateurs de répondre à la demande, et tout le monde y perd», souligne-t-il.


Aboubakar Abdoulwahab ajoute de son côté que la chaîne de production est paralysée depuis la pandémie de Covid-19. «La vente de vanille est devenue extrêmement difficile», constate-t-il. La mise en place d’un observatoire des prix, en collaboration avec le Centre du commerce international (Cci) à Genève, destiné à garantir la transparence des ventes, «est bloquée par les exportateurs, qui craignent pour leurs marges».

Défis et attentes

Les petits producteurs se sentent particulièrement vulnérables. «Les exportateurs devraient s’allier aux préparateurs pour parler d’une seule voix. Nous sommes les victimes», confie Mahamoud Mzembaba, appelant à un soutien technique et financier du gouvernement. Il critique également la fixation des prix par le gouvernement, qui publie des prix obsolètes sabotant la campagne actuelle. «Les exportateurs refusent de se conformer aux prix, montrant que l’autorité de l’État est bafouée.

Fixer un prix à la veille de la campagne de cette année est aussi malvenu niveau timing», déplore-t-il. Aboubakar Abdoulwahab abonde dans le même sens, soulignant que les prix fixés par le gouvernement sont déconnectés de la réalité. «Les autorités n’ont pas tenu compte des stocks des années précédentes, ce qui décourage la vente», explique-t-il.

Il insiste sur la nécessité de discussions transparentes et sur un soutien accru pour que les différents acteurs puissent participer aux salons et foires internationales. «C’est dans des événements de ce type que l’on se crée un carnet d’adresse et découvre de nouveaux acheteurs, mais la participation à ces foires n’est pas accessible à tous», regrette-t-il.


Pour sauver la filière vanille, Aboubakar Abdoulwahab propose des assises regroupant les acteurs et les institutions financières, mais aussi la mise en place d’un plan quinquennal, détaillant les étapes nécessaires pour stabiliser et développer la chaîne de production. «Le gouvernement doit agir et ne pas fuir ses responsabilités, ne pas être dans la réaction, avoir une vision sur le long terme», conclut-il, soulignant l’importance de ce secteur pour de nombreuses familles.

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