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Crash : Les familles des victimes fustigent «des défaillances» et exigent «la vérité»

Crash : Les familles des victimes fustigent «des défaillances» et exigent «la vérité»

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Les membres des familles des victimes du crash du 26 fĂ©vrier dernier ont tenu leur toute premiĂšre confĂ©rence de presse. Leur principal objectif ? Que la vĂ©ritĂ© Ă©clate, et les responsabilitĂ©s Ă  tous les niveaux, soient Ă©tablies afin que “les dĂ©faillances constatĂ©es le mois dernier puissent ĂȘtre corrigĂ©es”.

 

“Après le crash du 26 février dernier lors duquel nous avons tous perdu des proches, il nous a fallu nous recentrer sur nous-mêmes, nous recueillir, prier pour nos proches, raison pour laquelle nous avons attendu avant de nous exprimer”, a expliqué le président de l’association des familles des victimes du crash, Dhoirdine Ahamada Bacar.

De la colère, beaucoup de colère

C’est dans une salle située au nord de la capitale que l’association s’est exprimée pour la première fois ce jeudi 24 mars, presque un mois jour pour jour après le terrible accident d’avion survenu au large de Mwali et qui a coûté la vie à ses 14 occupants. Sur les visages des proches des 12 passagers, de la colère, beaucoup de colère et un pari sur l’avenir. “Nous nous sommes réunis en association pour parler d’une seule voix. Loin de verser dans une quelconque logique fataliste, nous savons que tout arrive parce qu’il y a une raison. Notre objectif aujourd’hui est de tout faire pour connaitre le pourquoi du crash, que les responsabilités à différents niveaux soient situées et que des sanctions exemplaires soient établies”, devait-il poursuivre.


Idi Boina, qui a perdu une sœur dans le crash a dit sa peine de ne pouvoir aller se recueillir sur sa tombe. Mais au-delà de ce deuil si difficile à vivre, veut croire que les leçons d’hier seront retenues pour que “les défaillances survenues pour l’accident du Cessna Caravan ne se reproduisent plus”. “Il est temps que notre pays se dote de moyens d’investigations, de ressources humaines, de bateaux rapides, de plongeurs professionnels pour que si demain un tel accident devait se reproduire, nous soyons à même d’y répondre de façon efficiente et coordonnée”, conseille-t-il.

 

L’ancien directeur de l’Office national de la vanille s’est écrié : « les recherches des corps ont cessé trop tôt. S’il avait eu un passager de l’ambassade française, des Nations-Unies, s’il y avait un haut dignitaire dans cet avion, évidemment que les recherches se seraient poursuivies. Nous ne pouvons même pas nous recueillir sur les tombes de nos enfants”, a-t-il souligné.


Ces derniers temps, sur les réseaux sociaux, l’on a beaucoup débattu sur les provisions financières à verser aux familles des victimes. L’avocat a choisi d’expédier cette question. “L’indemnisation est un droit et une obligation qui s’impose aux assureurs et aux transporteurs. Pour l’instant, les familles n’ont perçu ni indemnisation ni offre de provisions”.

“Ni indemnisation ni offre de provisions”

L’association a cependant une crainte. “Ce qui s’est passé, ce qui est arrivé est un drame national. Nous avons le sentiment que notre douleur n’est pas perçue à sa juste mesure. Nous aurions aimé que les autorités manifestent de l’empathie dès le début, montrent qu’elles s’investissent pour que la vérité éclate dans le cadre d’une enquête profonde et sérieuse afin que cela ne se reproduise plus. Nous avons en effet peur que cette affaire soit bâclée”, a réagi Saïd Hassane Saïd Mohamed.

 

Et de poursuivre : “C’est une question d’intérêt national. S’il y a des failles dans la sécurité aérienne, il faut qu’elles soient décelées parce que nous tous qui sommes exposés, citoyens comme dirigeants. Pouvons-nous permettre de rien apprendre de ce qui s’est passé ? Quel genre d’hommes serions-nous donc?”.

 

L’intervenant a rappelé le crash de l’A310 de la Yemenia survenu en juin 2009 qui s’est soldé par la mort des 152 passagers sur 153. “De 2009 à 2022, combien d’incidents d’avion avons-nous répertoriés sur le territoire national. Le moment n’est-il pas venu de nous pencher sérieusement sur cette question relative à la sécurité aérienne”, s’est exclamé cet avocat du barreau de Moroni.

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