Le Syndicat national des transporteurs (Usukani Wa Masiwa) a préféré jouer la carte de la transparence au sujet de la grève déclenchée depuis hier par les transporteurs dans de nombreuses régions de Ngazidja. Moustoifa Hamidou, le coordinateur, a tout d’abord tenu à rassurer que l’idée d’une cessation de leurs activités n’est pas encore à l’ordre du jour. Les rumeurs d’une grève dans le transport en commun circulent depuis lundi 27 avril suite aux nouvelles mesures exceptionnelles de prévention prises contre le coronavirus. Le syndicaliste a précisé, cependant, que Usukani Wa Masiwa «se désengage de ces nouvelles mesures» régulant le transport en commun par rapport au nombre de passagers pour les taxis ville et les taxis brousse.
Un appui du gouvernement
«Les présidents de toutes nos cellules régionales sont tous au courant que ces mesures n’engagent pas le syndicat. Mais, nous avons demandé à ces présidents des cellules d’informer tous les transporteurs, qui sont prêts à travailler pendant cette période, de respecter les décisions du gouvernement. Certains responsables des cellules disent préférer ne pas travailler à perte. Et, c’est loin d’être une grève», a précisé Moustoifa Hamidou. Le coordinateur du syndicat estime qu’une prise en charge du manque à gagner des transporteurs permettra à ces derniers de compenser leurs pertes, seule condition pour pouvoir faire respecter ensuite les mesures de distanciation sociale dans le transport en commun. «Si un chauffeur va à l’encontre de ces mesures exceptionnelles, ça n’engage pas le syndicat. Comme ceux qui mettent leurs autobus à l’arrêt jusqu’à la fin de cette crise sanitaire de peur de rouler à perte. C’est le gouvernement qui a pris unilatéralement cette décision. Donc, respectez-la pour ne pas se créer des problèmes», a-t-il insisté.
Il a enfin indiqué que le syndicat n’a jamais lancé une grève sans préavis. «Nous avons sollicité l’appui du gouvernement dans la lutte contre le coronavirus au niveau du transport en commun, en vain pour le moment. Donc, les responsables des cellules régionales sont bien au courant de cette situation. Ce que nous avons pu faire durant cette crise sanitaire, c’est la distribution des sceaux pour permettre aux passagers de se laver fréquemment les mains dans nos gars», a-t-il fait savoir. A l’entendre, «la révision du prix du carburant à la baisse ou du frais de transport à la hausse» serait une solution pour pouvoir maintenir la distanciation dans le transport en commun.