Qui n’a jamais eu l’impression que le kilogramme de sucre ou de sel, acheté dans l’échoppe du quartier, pesait moins que la quantité déclarée ? Pour en avoir le cœur net, certains finissent par peser chez eux, et on peut dire que souvent, les balances domestiques leur donnent raison. Des exemples similaires, les consommateurs comoriens en auraient des tonnes à raconter. Pour lutter contre cela, l’Office national de la métrologie (Onm), mis en place il y a six mois, a annoncé le lancement d’une série d’activités dès le 1er décembre.
Selon son directeur général adjoint, Ali Mohamed Anloui, des inspections vont être menées sur le terrain pour sensibiliser et rendre conforme les instruments de mesure. «Après une période transitoire qui a duré six mois, place aux travaux. Nos agents procèderont au contrôle des produits emballés, provenant de l’extérieur, et dans les marchés, ils colleront des étiquettes dans les balances conformes», a d’abord expliqué Ali Mohamed Anloui, dans un entretien accordé à Al-watwan.
A l’en croire, cette phase consiste à mettre le pays dans les normes. «Travailler pour l’équité des transactions et instaurer la confiance entre les commerçants et les consommateurs. Nous ferons appel à tous les commerçants pour qu’ils ramènent leurs instruments de mesure sur lesquels une vignette sera apposée une fois calibrés. C’est donc le début du cadre de la normalité. Nous disposons du matériel pour remplir cette mission», assure le directeur adjoint, qui s’était rendu le mois dernier à Ndzuani et à Mwali, pour la mise en place des antennes insulaires de l’office.
Vendeur détaillant
Inauguré officiellement au mois de mai dernier, l’Office national de métrologie a pour mission d’assurer l’équité dans les transactions commerciales, sans exception. Cette condition doit être remplie obligatoirement d’autant que le pays vient d’accéder à l’Organisation mondiale du commerce (Omc). D’ailleurs dans leur ligne de mire, les inspecteurs et agents s’intéresseront à toute la chaîne, de l’opérateur, jusqu’aux revendeurs. Les stations-services, elles aussi, sont sur la liste. Il n’est un secret pour personne que de temps en temps, de nombreux automobilistes se plaignent du volume pompé dans les réservoirs par les pompistes. Ces doutes se manifestent le plus souvent quand ils constatent que la jauge du véhicule qui mesure le volume du carburant n’a pas bougé même après avoir fait le plein. « Beaucoup de produits importés échappent aux contrôles, car jamais vérifiés. Parfois, il est mentionné que c’est 50 kg, mais en réalité, il y en a moins.
Le détaillant qui va revendre est le premier lésé. Notre rôle est d’instaurer la confiance entre commerçant et consommateur en rendant leurs instruments aux normes», a-t-il insisté, envisageant même l’instauration d’un point de contrôle des instruments de mesure depuis les douanes comoriennes. Les inspections du mois prochain concernent même, selon lui, les vendeurs de légumes, tout comme les revendeurs de pétrole lampant, éparpillés dans les différents quartiers de la capitale. « Dans les marchés, après nos travaux de certification, le consommateur saura vers qui se tourner pour acheter son produit en vérifiant d’abord si la balance du commerçant est certifiée ou pas», a fait observer notre interlocuteur, qui a rappelé que durant les prochains mois, l’heure ne sera pas à la coercition. Il a dit vouloir privilégier la pédagogie progressive avant d’entamer la phase des répréhensions. Après avoir identifié le contrevenant, l’office a le droit de confisquer l’outil de mesure et transmettre les procès-verbaux à la justice à qui il reviendra de prononcer la sanction, laquelle peut être pénale. Et pour mener ces inspections de terrain, l’Onm compte sur ses experts et ingénieurs. Des travaux qui se poursuivront partout dans le pays.
