Le tribunal de Mutsamudu a condamné deux jeunes gens de la localité de Lingoni, le samedi 10 juin, après une première partie du procès le mercredi 7 juin. Les deux semblent avoir menti sur leur âge. Le jeune homme prétend avoir 25 ans et être père de deux enfants, tandis que la jeune femme prétend avoir 20 ans et être mère de cinq enfants, dont un âgé de six mois.
Bien qu’ils prétendent n’avoir « aucun lien familial ni amical », ils ont été appréhendés ensemble par la brigade de la gendarmerie de Pomoni, le 4 juin, en possession de 35 litres de vin de palme et du cannabis. Ils ont été poursuivis pour «consommation de cannabis et d’alcool», et ont passé trois nuits à la prison de Koki, avant de comparaître devant le juge.
L’article 174 du code pénal
A la barre, les deux prévenus ont prétendu que leur consommation du cannabis et de l’alcool était « purement médicale », sans pour autant présenter de prescription médicale émanant d’un médecin. Ils ont finalement écopé d’un mois de prison ferme et d’un mois de prison avec sursis, en plus d’une amende de 15 000 francs.
Il est à noter que la consommation d’alcool s’est en effet banalisée, alors que l’article 174 du code pénal dispose que « tout musulman qui aura ostensiblement consommé en connaissance de cause des produits prohibés par les lois islamiques sera puni d’un emprisonnement de 1 à 6 mois et/ou d’une amende de 25 000 à 100 000 francs comoriens, ainsi que d’une peine de travail d’intérêt général d’une durée de soixante-douze heures ».
Sur l’île, les établissements vendant de l’alcool et les consommateurs ne manquent pas. D’aucuns s’étonnent par ailleurs du fait que très peu de personnes soient prises dans les filets de la justice. « Si les fournisseurs n’ont ni détaillants ni consommateurs, ils vont mettre la clé sous la porte. Il est hypocrite de punir un tiers des consommateurs tout en laissant les autres fournisseurs d’herbes et d’alcool», dénonce un confrère journaliste.
“La tendance veut que ce soit une personne qui dénonce une autre. Les forces de l’ordre ne peuvent pas contrôler tout le monde », se justifie un agent de police. Pour l’heure nous n’avons aucun chiffre sur les interpellations pour trafic, possession, vente ou consommation de produits stupéfiants.