«C’est le début de la fin de la pénurie de riz ordinaire dans le pays», annonce Dhoihirdine Ahamada Bacar, secrétaire général du ministère de l’économie et par ailleurs membre de la commission d’examen des demandes de licences d’importation du riz ordinaire. Jusqu’en septembre, la céréale la plus consommée aux Comores était importée exclusivement par l’Onicor, une société d’Etat, qui ne parvenait plus ces dernières années à répondre à la forte demande. Il était devenu très compliqué pour les Comoriens de se procurer du riz.
Il y a deux mois, 12 licences d’importation sont octroyées à des opérateurs économiques, limitant le monopole d’Etat. Dès octobre, les commerçants ont effectué leurs commandes. Les consommateurs devraient entrevoir le bout de la crise d’ici peu, à en croire le secrétaire général du ministère de l’économie. «12.000 tonnes de riz sont déjà disponibles sur le territoire», a-t-il assuré. Les résultats sont visibles à Ndzuani, notamment à Mutsamudu, île la plus impactée par la crise.
80 000 tonnes de riz consommées en moyenne par an
«On se procure désormais le riz sans problème. Les sacs sont en vente libre au prix fixé par l’Onicor, soit 11 500 le sac de 25 kilos», a indiqué un Mutsamudien. «Le déchargement des cargaisons de riz se poursuit, l’on veut croire que la crise est derrière nous», a ajouté notre interlocuteur visiblement soulagé. D’autres cargaisons de riz importées par le secteur privé sont attendues courant de ce mois.
Par ailleurs, du côté de l’Onicor, l’on attend 12.000 tonnes en provenance de la Tanzanie. «La commande devrait arriver en deux lots de 6000 tonnes chacun mais je n’ai pas plus de précisions concernant la date d’arrivée», a détaillé l’administrateur. 80.000 tonnes de riz sont consommées annuellement. Désormais, 40% de la demande nationale est assurée par le privé et 60% par l’Onicor. Aussi rappelle notre interlocuteur, « chaque importateur a un quota de 5000 tonnes par an pour une licence valable une année».
Le système des quotas fait grincer quelques dents. «Pour impulser une vraie dynamique de concurrence qui profitera aux consommateurs, on devrait en finir avec les quotas. Et ainsi, laisser la loi de l’offre et de la demande réguler le marché», peste cette source autorisée. Mais ceci est un autre débat.