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Câest une commission interministĂ©rielle qui aurait Ă©tĂ© chargĂ©e cette annĂ©e de distribuer les fameuses bourses marocaines, comme lâa expliquĂ© Mansour Baydhoine. âLe gouvernement central nâavait pas prĂ©vu de partager ces bourses entre les Ăźles, mais a mis en place une commission chargĂ©e de leur distribution. Celle-ci a Ă©tĂ© composĂ©e du directeur de lâenseignement supĂ©rieur, du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres, du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du gouvernement et devait ĂȘtre prĂ©sidĂ©e par le ministre de lâEducation. Je dis bien âdevaitâŠââ, a-t-il dâabord fait savoir. De moins en moins rĂ©servĂ©, le commissaire plongera ensuite son auditoire dans les mĂ©andres obscurs de la gestion boursiĂšre Ă la comorienne.
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Le ministre, puisquâil est anjouanais, ramassait des dossiers de bacheliers anjouanais. Ainsi, si le partage ne rĂ©servait pas une part pour Ndzuani, mais il Ă©tait alors assurĂ© dâen garder pour des anjouanais. Mais pendant quâil se trouvait au Kazakhstan, les trois membres de la commission ont profitĂ© de son absence pour siĂ©ger et procĂ©der au partage entre eux des 150 bourses. Et lĂ sachons bien quâil nây avait pas de dossier anjouanais dedans. Et dâailleurs quand bien mĂȘme il y en eĂ»t, ce nâĂ©tait pas un dossier de Ndzuani, a-t-il dit.
Les trois membres âgrands-comoriensâ de la commission ont donc, si lâon peut se permettre le mot, âdoublĂ©â le quatriĂšme, son prĂ©sident-mĂȘme et seul âanjouanaisâ du groupe. Ce dernier, dâaprĂšs toujours le rĂ©cit de Mansour Baydhoine, tentera pourtant de se rattraper auprĂšs du donateur chĂ©rifien, mais ce fut sans compter lâimplacable espiĂšglerie de ses futĂ©s compagnons.
âPuisque le ministre avait dĂ©jĂ des dossiers en mains, il est allĂ© voir son homologue marocain de lâEnseignement supĂ©rieur et de la Recherche pour obtenir de lui une rallonge du quota. Ce dernier lui en a promis une cinquantaine dâautres. Mais le directeur de lâenseignement supĂ©rieur, ayant appris ce rajout, sâest de nouveau rendu au Maroc avec une cinquantaine de dossiers supplĂ©mentaires et les a dĂ©posĂ©s, alors que le ministre se trouvait de nouveau Ă lâĂ©tranger !â, a affirmĂ© Mansour Baydhoine.
Dans son intervention, le commissaire a surtout regrettĂ© le fait que lui et son directeur de lâOffice des examens et concours ârentrent bredouillesâ de Moroni (oĂč ils Ă©taient allĂ©s chercher leur part des fameuses bourses), cette annĂ©e oĂč Ndzuani a obtenu des rĂ©sultats âinĂ©ditsâ au bac. âJe ne suis pas responsable dâune rĂ©partition de bourses, mais en tant que responsable de lâenseignement de Ndzuani, qui a obtenu cette annĂ©e 68 % de rĂ©ussite au bac et 175 mentions, il a Ă©tĂ© tout Ă fait naturel que je mâen prĂ©occupeâ, a-t-il soutenu, rappelant au passage quâĂ la session prĂ©cĂ©dente, Ndzuani avait pu rĂ©colter quelques-unes de ces bourses, malgrĂ© des rĂ©sultats moins meilleurs.
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LâannĂ©e derniĂšre, Ndzuani avait obtenu 61 % de rĂ©ussite au bac et 112 mentions. Nous avions dĂ©pĂȘchĂ© le directeur de lâOec Ă Moroni pour aller chercher la part [de bourses] de lâĂźle auprĂšs du ministre des Affaires Ă©trangĂšres et celui de lâEducation. Il Ă©tait revenu avec quelques-unes, douze ou vingt-deux... je ne me rappelle plus tout Ă fait. Cette fois par contre nous sommes partis Ă Moroni pour rien et en sommes revenus bredouilles !
Disons quâen lâabsence dâune lĂ©gislation et dâune structure permanente encadrant la gestion des bourses dâĂ©tudes dans le pays, celle-ci est donc gĂ©nĂ©ralement laissĂ©e Ă la discrĂ©tion de quelques membres du gouvernement. Et chaque annĂ©e, le mĂȘme mĂ©canisme opaque de distribution produit les mĂȘmes frustrations. Â