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Bourses d’études au Maroc : le commissaire Mansour Baydhoine parle “d’un partage entre Grands-comoriens”

Bourses d’études au Maroc : le commissaire Mansour Baydhoine parle “d’un partage entre Grands-comoriens”

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L’histoire courait sur les rĂ©seaux sociaux depuis quelques jours, celle d’une rĂ©partition inĂ©quitable (entendez par ici “non respectueuse des insularitĂ©s”) des bourses d’études que le royaume du Maroc a gratifiĂ©es, comme chaque annĂ©e, Ă  l’Etat comorien. Avant-hier lundi, Mansour Baydhoine, le commissaire de l’Enseignement de Ndzuani, en a assez longuement parlĂ© Ă  la radio. Et comme ce conseiller de l’üle qui a rĂ©cemment Ă©bruitĂ© l’affaire sur sa page Facebook, le commissaire a effectivement fustigĂ© la maniĂšre dont cette rĂ©partition a Ă©tĂ© faite. “J’ai longuement discutĂ© de ce sujet avec le ministre de l’Education et son directeur de cabinet, et je vous dis que Ndzuani est lĂ©sĂ©e !”,  a-t-il d’emblĂ©e confiĂ©, disant â€œĂ©prouver de la honte lorsqu’il s’agit de rĂ©pondre Ă  cette question”.

 

C’est une commission interministĂ©rielle qui aurait Ă©tĂ© chargĂ©e cette annĂ©e de distribuer les fameuses bourses marocaines, comme l’a expliquĂ© Mansour Baydhoine. “Le gouvernement central n’avait pas prĂ©vu de partager ces bourses entre les Ăźles, mais a mis en place une commission chargĂ©e de leur distribution. Celle-ci a Ă©tĂ© composĂ©e du directeur de l’enseignement supĂ©rieur, du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres, du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du gouvernement et devait ĂȘtre prĂ©sidĂ©e par le ministre de l’Education. Je dis bien “devait
”“, a-t-il d’abord fait savoir. De moins en moins rĂ©servĂ©, le commissaire plongera ensuite son auditoire dans les mĂ©andres obscurs de la gestion boursiĂšre Ă  la comorienne.

 

 

Le ministre, puisqu’il est anjouanais, ramassait des dossiers de bacheliers anjouanais. Ainsi, si le partage ne rĂ©servait pas une part pour Ndzuani, mais il Ă©tait alors assurĂ© d’en garder pour des anjouanais. Mais pendant qu’il se trouvait au Kazakhstan, les trois membres de la commission ont profitĂ© de son absence pour siĂ©ger et procĂ©der au partage entre eux des 150 bourses. Et lĂ  sachons bien qu’il n’y avait pas de dossier anjouanais dedans. Et d’ailleurs quand bien mĂȘme il y en eĂ»t, ce n’était pas un dossier de Ndzuani, a-t-il dit.


Les trois membres “grands-comoriens” de la commission ont donc, si l’on peut se permettre le mot, “doublĂ©â€ le quatriĂšme, son prĂ©sident-mĂȘme et seul “anjouanais” du groupe. Ce dernier, d’aprĂšs toujours le rĂ©cit de Mansour Baydhoine, tentera pourtant de se rattraper auprĂšs du donateur chĂ©rifien, mais ce fut sans compter l’implacable espiĂšglerie de ses futĂ©s compagnons.

“Puisque le ministre avait dĂ©jĂ  des dossiers en mains, il est allĂ© voir son homologue marocain de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche pour obtenir de lui une rallonge du quota. Ce dernier lui en a promis une cinquantaine d’autres. Mais le directeur de l’enseignement supĂ©rieur, ayant appris ce rajout, s’est de nouveau rendu au Maroc avec une cinquantaine de dossiers supplĂ©mentaires et les a dĂ©posĂ©s, alors que le ministre se trouvait de nouveau Ă  l’étranger !”, a affirmĂ© Mansour Baydhoine.


Dans son intervention, le commissaire a surtout regrettĂ© le fait que lui et son directeur de l’Office des examens et concours “rentrent bredouilles” de Moroni (oĂč ils Ă©taient allĂ©s chercher leur part des fameuses bourses), cette annĂ©e oĂč Ndzuani a obtenu des rĂ©sultats “inĂ©dits” au bac. “Je ne suis pas responsable d’une rĂ©partition de bourses, mais en tant que responsable de l’enseignement de Ndzuani, qui a obtenu cette annĂ©e 68 % de rĂ©ussite au bac et 175 mentions, il a Ă©tĂ© tout Ă  fait naturel que je m’en prĂ©occupe”, a-t-il soutenu, rappelant au passage qu’à la session prĂ©cĂ©dente, Ndzuani avait pu rĂ©colter quelques-unes de ces bourses, malgrĂ© des rĂ©sultats moins meilleurs.

 

L’annĂ©e derniĂšre, Ndzuani avait obtenu 61 % de rĂ©ussite au bac et 112 mentions. Nous avions dĂ©pĂȘchĂ© le directeur de l’Oec Ă  Moroni pour aller chercher la part [de bourses] de l’üle auprĂšs du ministre des Affaires Ă©trangĂšres et celui de l’Education. Il Ă©tait revenu avec quelques-unes, douze ou vingt-deux... je ne me rappelle plus tout Ă  fait. Cette fois par contre nous sommes partis Ă  Moroni pour rien et en sommes revenus bredouilles !


Disons qu’en l’absence d’une lĂ©gislation et d’une structure permanente encadrant la gestion des bourses d’études dans le pays, celle-ci est donc gĂ©nĂ©ralement laissĂ©e Ă  la discrĂ©tion de quelques membres du gouvernement. Et chaque annĂ©e, le mĂȘme mĂ©canisme opaque de distribution produit les mĂȘmes frustrations.  


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