Le maire de Fomboni, Abdoulmouhaymine Abdallah, a signé la semaine dernière deux arrêtés communaux. Le premier interdit toute activité d’extraction des agrégats marins tandis que le second vient d’interdire les vendeurs d’étaler leurs marchandises sur les trottoirs du marché. L’objectif est, à en croire la mairie, «de réduire l’érosion côtière, limiter la montée progressive de la mer et fluidifier la circulation du marché de Fomboni».Pour ce qui est de la première décision, le maire explique que les environnementalistes de l’île soulignent tout le temps que le ramassage des agrégats marins est un acte «qui détruit l’environnement, qui favorise l’érosion côtière et entraîne par-là, des dégâts considérables dans les zones estuaires». C’est ainsi, explique-t-on, que l’arrêté a été signé pour interdire toute activité d’extraction du sable et de cailloux dans la plage de Fomboni et ses environs.
«L’arrêté a pour objet de protéger la population vivant dans les zones côtières de la ville mais aussi de sécuriser leurs biens face à la montée des eaux. Je suis bien conscient et responsable de la sécurité des habitants de Fomboni», a-t-il indiqué montrant que chaque année des dégâts considérables sont enregistrés dans cette ville lors des intempéries à cause du ramassage des agrégats. Les conséquences de l’extraction du sable à Fomboni sont à grande échelle. Abdoulmouhaymine Abdallah appelle alors la population à rester coopératif et être conscient du danger qui guette les habitants se trouvant dans les zones côtières.
Cette décision n’est pas appréciée par bon nombre de la population locale car le sable et les gravillons sont des éléments de base pour la construction de leurs maisons, mais constituent aussi des sources de revenus pour plusieurs familles. «J’ai des clients qui m’appellent tout le temps pour leur livrer du sable de mer car le sable concassé coûte très cher. Si aujourd’hui on m’interdit d’aller prendre du sable de mer, là on me prive de vivre, car c’est ma seule source de revenus», regrette un chauffeur de camion.
Réguler la circulation
S’agissant du second arrêté qui concerne le marché, le maire fait savoir qu’il est désormais interdit d’étaler des marchandises sur les trottoirs de la capitale, car cela dérangeait la circulation routière. Pour les vendeurs qui avaient l’habitude, depuis plusieurs années d’occuper les trottoirs et d’exposer leurs marchandises à l’intérieur du marché, cette mesure ne leur plait pas ?«Nous ne sommes pas contents car depuis très longtemps on est habitués à exposer nos produits ici. Ce n’est pas facile de vendre à l’intérieur du marché car il n’y a pas d’espace aménagé pour notre commerce. D’ailleurs ce bazar n’est pas en bon état. Dès que la pluie tombe, le marché est jonché d’ordures où dégagent des mauvaises odeurs», regrette Chakila Ahmed vendeuse sur le trottoir.Malgré cette indignation, plusieurs habitants saluent cette décision. C’est le cas de Houdhoimati Ousseine, habitant de Fomboni, qui croit que l’expulsion des vendeurs des trottoirs va permettre aux piétons de passer par les trottoirs et réserver la route pour les véhicules.
Par A.Housni
