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AccompagnĂ©s du RĂ©seau national des aires protĂ©gĂ©es (Rnap), nous nous trouvons dans la rĂ©gion de Hambuu, Ă deux kilomĂštres de Djumwashongo. Câest Nyumbadjuu ! CommunĂ©ment appelĂ© Shongo Dunda. Un site de la rĂ©serve communautaire forestiĂšre couvrant une superficie de prĂšs de 240 hectares entre 545 et 1 000 mĂštres dâaltitude.
Accueillis par la fraicheur dans le centre-ouest du massif du Karthala, aprĂšs avoir parcouru un sentier de deux kilomĂštres, nous dĂ©couvrons lâancienne scierie de LĂ©on Humblot et les bĂątiments administratifs des annĂ©es coloniales. En lâoccurrence, les Ă©curies, lâhĂŽpital, la prison, les logements ainsi que le cimetiĂšre oĂč repose LĂ©on Humblot, ce botaniste français laissant ses traces sur lâĂźle et surnommĂ© le âsultan blancâ, dont les murs tiennent encore.
âVous voyez bien que Nyumbadjuu est un site historique qui prĂ©sente plusieurs avantages, du point de vue parc national. Il a plusieurs intĂ©rĂȘts historique, scientifique et touristique. Sans compter ces Ă©difices de la pĂ©riode coloniale, et le jardin botaniqueâ, fait savoir Hassan Malik, expert en communication des parcs nationaux des Comores.
Dâailleurs, des jeunes Ă©lĂšves visitaient le site le jour de notre prĂ©sence sur les lieux, preuve de lâintĂ©rĂȘt quâil suscite. Parmi les activitĂ©s prĂ©vues cette annĂ©e, figure lâamĂ©nagement du jardin botanique. En ce jour, le personnel du parc national des Comores, en collaboration avec lâassociation âles amis de Nyumbadjuâ, rĂ©nove le jardin, en commençant par le dĂ©frichage. Ce site est classĂ© dans le parc national Karthala suivant une dĂ©limitation prĂ©cise.
Plantes médicinales
Sous le soleil, Azhar Mohamed, guide local du site en question et membre de lâassociation âles amis de Nyumbadjuuâ prĂ©fĂšre nous parler des avantages scientifiques. Selon lui, câest lâun des espaces rares oĂč des espĂšces endĂ©miques continuent Ă voir le jour.
Certaines de ces espĂšces sont des plantes mĂ©dicinales et on y trouve Ă©galement dâautres plantes âcosmopolitesâ qui sont Ă©galement mĂ©dicinalesâ, prĂ©cise Azhar Mohamed.
Cependant, des espĂšces exotiques envahissantes reprĂ©sentent une menace de la zone forestiĂšre de Nyumbadjuu et mĂȘme des zones agricoles. âIci, vous pouvez trouver des plantes sacrĂ©es âmiriyamadjiniâ et dâautres qui luttent contre lâĂ©rosionâ, lance-t-il. Dans ce futur domaine de collection documentĂ©e de plantes, Ă en croire le guide local, des oiseaux endĂ©miques survolent grĂące Ă Â la prĂ©sence des espĂšces citĂ©es plus haut. Il citera en exemple, âle cas des chauves-souris insectivores dont chacun peut ingurgiter 500 insectes, ce qui protĂšge notre santĂ©â, dĂ©montre ce membre des amis de Nyubadjuu.
PépiniÚre à Mdjwayezi
Comme il sâagit dâun travail qui se fait avec des comitĂ©s villageois, des activitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus (Agr) ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ lancĂ©es dans le cadre des projets pilotes Ă lâoccasion de la journĂ©e internationale de lutte contre la pauvretĂ©. Place maintenant Ă Mdjwayezi, dans la rĂ©gion de Hambuu.
AppuyĂ© par le Rnap, un jeune de Mdjwayezi connu sous le nom de Mohamed Bacar, possĂšde actuellement une pĂ©piniĂšre aprĂšs avoir dĂ©crochĂ© un projet qui vise plus particuliĂšrement la valorisation des plantes mĂ©dicinales. A quelques mĂštres de la route, force est de constater que ces plantes germent rapidement. Une phase de commercialisation desdites plantes est attendue incessamment. âCâest avant tout une grande fiertĂ© si on arrive Ă bĂ©nĂ©ficier dâun tel projet alors que plus de quarante candidats Ă©taient dans la course. Jâai toujours pensĂ© Ă un projet pareil pour changer la donne. Au lieu de consommer des comprimĂ©s sans cesse, servons-nous des bienfaits de la nature â, a arguĂ© Mohamed Bacar. Non seulement, explique-t-il devant la pĂ©piniĂšre, câest un projet qui protĂšge lâenvironnement mais il contribue Ă amĂ©liorer notre santĂ©, sâenorgueillit-il. Et dâexpliquer, que de plus en plus de personnes ont abandonnĂ© le dĂ©boisement grĂące Ă son projet financĂ© Ă hauteur de deux millions de francs comoriens. Un projet, Ă lâentendre, qui augure une vraie source de revenus. Nous pouvons y voir par exemple le Moringa (mwendje), le poivrier (pvilipvili), Muscadier (kungu manga), Tamarinier (Wuhadju).Notre Ă©quipe se dirige maintenant un peu plus au sud de Ngazidja pour une visite du parc national CĆlacanthe au sud-ouest de lâĂźle.
Zone de refuge du Gombessa
Ce sanctuaire mondial des cĆlacanthes est aussi une zone de refuge pour les baleines et les dauphins. Un parc de ce fossile vivant, menacĂ© dâextinction et qui suscite un intĂ©rĂȘt scientifique mondial avec un important rĂ©cif corallien en bon Ă©tat Ă Shindini. Couvrant 7 572 hectares, quinze villages du sud environnent le parc. Toujours est-il que câest Ă Itsundzuu Ă une vingtaine de kilomĂštres de Moroni, que le spĂ©cialiste en mobilisation communautaire, Ahmed Youssouf, prĂ©fĂšre sâexprimer au sujet du parc qui commence de Salimani ya Hambuu Ă Male dans la rĂ©gion de Mbadjini. âNous essayons de protĂ©ger la biodiversitĂ© et les Ă©cosystĂšmes. Nous sensibilisons les populations locales Ă lâutilitĂ© du Gombessa, des tortues marines, baleines et autres. Parce que câest Ă la population de rĂ©agir en premierâ, a-t-il dĂ©clarĂ©. Pour lui, lâannĂ©e 2018 est lâannĂ©e du suivi scientifique Ă travers le recomptage des diffĂ©rentes espĂšces dans la zone, Ă lâidentification du nombre de mangroves, des plages pour appuyer la conservation de la gestion de la biodiversitĂ©. Et au nord de lâĂźle ?
Petite Ăźle de Ndrude
A marĂ©e basse, la petite Ăźle de Ndrude-Mitsamihuli attire notre attention. Bien quâil soit difficile dâatteindre lâĂźle, des personnes souhaitent sây rendre. Selon lâexpert en communication du Rnap, la population lutte bec et ongle pour la prĂ©servation des tortues. âLes gendarmeries travaillent dans ce sens pour Ă©radiquer les braconniers, dit-il avant de rappeler quâun projet de loi sur lâinstallation du rĂ©seau national des aires protĂ©gĂ©es est en gestation. En fin de journĂ©e, nous rencontrons un jeune de Mwembwambwani bĂ©nĂ©ficiaire dâune activitĂ© gĂ©nĂ©ratrice de revenu. Oussama Daroueche sâinvestit pour la valorisation du mythique trou du prophĂšte Ă travers le dĂ©veloppement de lâĂ©cotourisme. âJe sers de guide pour des visites en mer. GrĂące Ă ce projet pilote, je dĂ©tiens un bateau,une pirogue. Et trĂšs bientĂŽt, des giletsâ, sâest-il fĂ©licitéé