Quel bilan tirez-vous de la retraite annuelle du Pnlp
Il est prévu d’organiser à chaque semestre une retraite administrative. Celle-ci, regroupe en dehors du cadre professionnel, le personnel du programme ainsi que d’autres acteurs notamment le ministère de la Santé, l’Oms, impliqués dans la mise en œuvre des activités de lutte contre le paludisme.
C’est l’occasion au cours de la réalisation de cette activité, de passer en revue les activités planifiées pendant le semestre précédent afin d’apprécier le niveau de performance du programme par l’analyse des résultats obtenus pendant la période, l’appréciation des indicateurs clés et l’examen des contraintes ayant entravé l’exécution du plan d’action.
La réalisation de cette activité est également mise à profit pour un partage d’expériences, de développement d’un esprit d’équipe et de renforcement des relations professionnelles bénéfiques à tous. L’aboutissement des efforts consentis par les différents acteurs de la mise en œuvre de la lutte contre le paludisme contribueront sans nul doute à cibler les interventions pour l’accélération de l’élimination du paludisme d’ici 2025.
Vous avez joué un rôle actif dans la campagne anti paludisme. Quelles sont vos projections en termes de lutte contre la maladie ? La tendance est-elle aujourd’hui satisfaisante ?
L’Union des Comores est parmi les 25 pays africains en voie d’élimination du paludisme d’ici 2025. Depuis 2014, les îles de Ndzuani et de Mwali n’enregistrent pas des cas autochtones. La majorité des cas enregistrés ces cinq dernières années dans le pays provient de l’île de Ngazidja. Nous y travaillons en conformité avec les directives du gouvernement, de l’Oms et des autres partenaires pour parvenir à l’élimination totale de la maladie.
Le paludisme persiste encore à Ngazidja alors que dans les autres iles la maladie a été pratiquement vaincue. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
L’impact de la pandémie de Covid 19 est un facteur majeur. Mais le Pnlp a aussi connu depuis novembre 2021 une perturbation de la planification par un manque de personnel. Nous avons noté une faiblesse des mesures de prévention (utilisation des moustiquaires, femmes enceintes et fanzidar), une sensibilisation insuffisante dans les medias et un environnement peu favorable comme la non-couverture des citernes dans certaines zones.
Des réalisations majeures ces dernières années
La coordinatrice du Pnlp n’a pas manqué de souligner de nombreuses réalisations enregistrées ces dernières années, citant notamment “la mise en place d’un plateforme électronique journalière pour le suivi des données épidémiologiques, d’un service de permanence au sein du laboratoire du Pnlp pour le prélèvement et l’octroi des médicaments antipaludéens en cas de goutte épaisse positive” mais aussi “l’organisation des activités des recherches actives autour des cas”.
La patronne du Pnlp a évoqué aussi des sites sentinelles des foyers actifs. “Plus de 40 localités à Ngazidja ont bénéficié de soit des traitements de masse soit des prélèvements de masse. Les cas positifs sont pris en charge Il y a eu un suivi d’une investigation des familles selon le protocole de L’Oms”, souligne-t-elle, annonçant “la réalisation en cours d’une pulvérisation intra-domiciliaire dans 47 localités en dehors de Moroni et à partir du 10 janvier au Pid à Moroni”.
S’agissant du suivi entomologique dans les îles, la directrice du Pnlp annonce “des supervisions semestrielles formatives, le système de surveillance épidémiologique entomologique est fonctionnel”, précisant que “malgré la montée des cas constatée à travers les activités menée sur le terrain, depuis le mois de décembre, on remarque une forte diminution des cas de paludisme” dans le pays, félicitant au passage “l’appui du gouvernement à travers le ministère de la Santé, le Fonds mondial, notre partenaire principal, l’Oms ainsi que la Chine”. Pour elle, “le point positif de cette lutte, c’est que le pays n’a pas enregistré de cas de décès lié au paludisme durant l’année”.
