Un grand souci qui se pose depuis bientôt deux ans. Pas d’inspecteur au bureau d’inspection générale de la Santé. Il suffit, dit-on, d’un décret présidentiel pour changer les choses. Mais depuis 2019, la situation reste la même. Selon Mirghane Mze Ahmadi, inspecteur chargé des pharmacies et des laboratoires.
“Dès fois, on rencontre des difficultés pour effectuer un travail sur le terrain. La cause principale est le manque d’un inspecteur général pour signer nos ordres de missions. Et dans le même ordre de logique, il nous manque quelqu’un à qui adresser nos rapports après un travail sur le terrain”, regrette-t-il. Alors comment expliquer qu’un poste aussi stratégique soit vacant depuis tout ce temps ? Comment, en cette période de pandémie notamment, le pays peut se passer d’un inspecteur général de la santé ? Aucune réponse obtenue auprès des responsables compétents.
L’inspecteur général de la santé a pour missions de “veiller au respect des textes législatifs et réglementaires régissant le fonctionnement du système sanitaire et à l’adéquation des activités et programmes en matière de santé avec les besoins de développement social de la population”, selon l’article 656 du code de la santé.
Cette disposition précise que le haut fonctionnaire doit “participer, sur demande du ministre chargé de la Santé, à la mise en œuvre des Accords internationaux et à la représentation des Comores dans les organisations internationales compétentes, participer à la conception, la mise en œuvre, l’exécution et l’évaluation de la politique nationale de santé publique et de la politique nationale pharmaceutique”.
L’article 656 du code de la santé
Le même article précise que l’inspecteur de la santé doit aussi “intervenir dans le contrôle de ces politiques dans les secteurs publics et privés notamment par le biais de son pouvoir d’inspection, contribuer à l’organisation du système sanitaire et à la promotion de la santé prendre l’initiative des réformes législatives et réglementaires en collaboration avec les autres services concernés”.
Au sujet de la requête demandant la nomination d’un inspecteur général, Mirghane Mze Ahmadi explique que les autorités compétentes connaissent déjà la situation. “Le ministère de la Santé et le gouvernement sont au courant de cette situation qui dure depuis deux ans, on n’a pas besoin de faire la demande, ils le savent parce que ce n’est pas un poste lambda”, a-t-il souligné.
Mais qui peut être nommé inspecteur général de la santé ? L’article 655 du code de la santé est clair. Il s’agit de tout “médecin ou pharmacien avec une formation en santé publique, inspection sanitaire ou administration sanitaire ayant occupé de hautes fonctions dans l’administration sanitaires”. Après la disparition de l’ancien inspecteur général de la santé, Halidi M’voulana, le 22 août 2019 à Madagascar, aucun inspecteur n’a été nommé jusqu’à l’heure actuelle.
A noter aussi que depuis la nomination d’Aboubacar Saïd Anli au poste de secrétaire général du ministère de la Santé, personne ne l’a remplacé au poste de directeur général de la santé, poste qu’il occupait avant sa nomination. Dans la pratique, il cumule les deux postes en l’absence d’un successeur.
Nourina Abdoul-Djabar