Depuis plusieurs semaines, une rupture de moyens de contraception est constatée sur l’île de Mwali. Une situation préoccupante, signalée par les responsables de santé locaux, qui évoquent une pénurie potentiellement à l’échelle nationale. L’absence notamment de contraceptifs fait peser de nombreux risques sanitaires et sociaux.
D’après le docteur Kadafi Ahamadi Attoumane, médecin-chef du district sanitaire de Fomboni.« il y a effectivement une rupture, peut-être même au niveau national ». Selon lui toujours, « certaines méthodes restent disponibles, mais beaucoup d’autres sont en rupture totale », déclare-t-il. À ce jour, seules quelques méthodes contraceptives sont donc encore accessibles dans les structures de santé de l’île, notamment les préservatifs, le Noristerat (injection contraceptive) et le Sayana (autre forme d’injection). Comme à l’accoutumée, ces moyens sont distribués gratuitement dans les centres de santé. Toutefois, leur disponibilité pourrait également être compromise si la situation venait à perdurer.Selon les autorités sanitaires, plusieurs moyens très utilisés sont aujourd’hui quasiment introuvables dans le district, comme le Microgynon (pilule combinée), le Microlut (pilule progestative), l’Implanon (implant) ou encore les pilules d’urgence (pilules du lendemain).
Un besoin urgent de solutions
«On ne sait pas encore quand une solution sera trouvée. Même au niveau national, la situation reste incertaine. Peut-être que certaines pharmacies disposent encore de pilules du lendemain, mais dans les structures publiques, il n’y en a plus», précise le médecin-chef.Cette rupture constitue un véritable enjeu, en particulier pour les jeunes et les femmes en situation de vulnérabilité. Les conséquences possibles, selon le docteur Kadafi, incluent «des grossesses non désirées, une pression économique accrue sur les familles, ainsi que des complications de santé pour la mère, le nourrisson et le fœtus», alerte-t-il.Le docteur Kadafi Ahamadi Attoumane rappelle que le district de Fomboni, qui s’étend de Djwaezi à Miringoni, couvre plus de la moitié des habitants de l’île. Une large partie de cette population a déjà été sensibilisée à cette problématique dans le cadre de campagnes menées dans 11 localités, visant à informer sur la rupture et les méthodes encore disponibles. « Nous attendons maintenant une réponse du ministère de la Santé et de ses partenaires pour remédier à cette situation», conclut-il.En attendant, la vigilance reste de mise.La population est invitée à se rapprocher des structures de santé pour s’informer sur les méthodes encore accessibles.