La revue de santé de l’année 2021 a été lancée mardi 1er février à l’hôtel Le Retaj, et prendra fin demain vendredi 4 février. Comme chaque début d’année, la direction nationale de la Santé fait le bilan de l’année précédente pour pouvoir se projeter sur les perspectives de l’année en cours. Ces travaux entrent également dans le cadre du Plan Comores émergentes(Pce) prôné par le chef de l’Etat, Azali Assoumani.
«Nous travaillons sur une durée de 4 ans, soit de 2020 à 2024», a fait savoir le directeur général de la planification stratégique sanitaire, docteur Ahamada Aly Goda. Ce dernier et sa direction ont tenu à revenir, hier, sur les travaux accomplis et non-accomplis de l’année 2021, et se sont également prononcés sur les objectifs de cette année. Les maladies prioritaires à traiter sont le paludisme, le diabète, la Covid-19, la tuberculose ou encore le cancer du sein. La protection sociale tout comme les violences faites aux enfants et aux femmes ont été également mises au goût du jour.
La prévention, la clé de tout
Parmi les avancées notées par le docteur Ahamada Aly Goda, il y a la campagne de dépistage contre le cancer du sein qui a eu lieu l’année dernière. «La lutte contre le cancer du sein a connu une grande avancée grâce au dépistage massif que nous avons lancé l’année dernière», a-t-il fait savoir. Le docteur prône donc un système national de prévention, estimant que «les gens attendent les médicaments, mais la méthode la plus adéquate c’est la prévention». Au niveau de la protection sociale, «des avancées ont été également enregistrées», dira-t-il. Le service aurait permis à «plus de 200 victimes d’agression de bénéficier d’un suivi psychologique», à en croire Ahamada Aly Goda. La lutte contre la malnutrition a aussi animé les actions des différentes structures sanitaires. L’on apprend qu’une «campagne réalisée sur les enfants en sous poids a été réalisée et devrait être publiée à la fin des travaux».
Par ailleurs, la Covid-19 aura perturbé les actions de lutte contre la tuberculose. Le climat de psychose et d’anxiété installé par le virus a semé le doute chez les patients ayant développé des problèmes pneumologiques. «Il y avait un service de pneumologie et de Covid-19 à Samba. Mais les gens avaient peur de s’y rendre, craignant d’être déclarés positifs à la Covid-19», a fait savoir l’une des représentantes du service de Samba.
Pour 2022, la direction nationale de la Santé concentrera surtout son combat sur la lutte contre le paludisme. Une rencontre avec l’Oms pour «un apprivoisement en médicaments» est annoncée. L’accent sera aussi mis sur la lutte contre les viols sur les mineurs, surtout. Pour ce faire, les autorités éducatives seront saisies. «Nous travaillons avec le ministère de l’Education nationale, et un programme d’alerte et de signalement devrait intégrer le système éducatif», a déclaré Ahamada Aly Goda.
Contraintes et revendications
S’agissant des activités qui n’ont pas pu se concrétiser, les cadres du ministère de la Santé évoquent «un manque de moyens». Un déficit financier qui conduit à des contraintes telles que «des ressources humaines non recrutées ou encore une mauvaise gestion des statistiques sanitaires».Pour y remédier, «la création d’une assurance maladie, la formation des majors en gestion de service et la subvention des structures» font partie des doléances de la direction nationale de la Santé. Les directions régionales de santé de Ndzuani et de Mwali ont entamé leurs revues d’activités avant la consolidation des différentes programmations la semaine prochaine.
Housni Hassani, stagiaire