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Docteur Said Moussa, le réanimateur de Samba I Le combat permanent pour sauver des vies avec humilité

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Le docteur Saïd Moussa, anesthésiste réanimateur, est le seul en poste sur le site de Samba Nkuni où sont hospitalisés les malades atteints de Coronavirus depuis l’apparition de la pandémie. Lors de la première vague, il a travaillé sans relâche, avec ses autres collègues qui portent la blouse blanche pour sauver des vies. Casser la chaîne de transmission et ne pas négliger les mesures barrières restent encore ses plus nobles souhaits. Il ne voudrait pas vivre la même expérience que celle qu’il a vécue. Malheureusement, aujourd’hui encore avec cette seconde vague, il endosse encore la même responsabilité au site de Samba. Il dit toutefois, être mieux armé pour affronter cette nouvelle vague.

 

Le docteur Saïd Moussa fait partie des médecins nommés par décret présidentiel au mois d’avril dernier pour assurer la prise en charge des malades à la Covid-19. «Avant ma nomination en tant que réanimateur, j’étais déjà très impliqué et engagé dans cette lutte», a-t-il fait savoir. Docteur Saïd Moussa est le seul réanimateur qui exerce sur le site de Samba-Nkuni où sont hospitalisés les malades atteints de Covid-19 depuis le 28 avril 2020.
«Nous étions une équipe de soignants, mais j’étais le seul anesthésiste réanimateur sur le site. Parfois, nous intubions le malade depuis El-Maarouf et le ramenons à Samba. Parfois, on l’amenait directement. Nous avons su gérer en fonction de la priorisation des urgences. Ceci étant, j’ai la chance d’avoir des collègues avec qui je travaille à Dubaï. Ils m’assistent. Néanmoins, ça aurait été plus facile si nous étions une équipe de personnes qualifiées», dit-il avant de rendre hommage au personnel soignant affecté à Samba, lequel travaille sans retenu pour sauver des vies au risque de perdre la leur. «Ils étaient parfois malades ou âgés mais ils risquent leur vie pour sauver celle des autres», a-t-il mentionné.


Dr Saïd Moussa a tenu à souligner que voir des malades perdre leurs vies est le plus dur moment pour un médecin. C’est la raison pour laquelle il insistera sur le travail abattu pour sauver des vies de plusieurs patients dont les cas étaient très graves. «Vu la pathologie, on ne s’attendait pas à leur guérison, comme le cas d’une femme qui souffrait d’un cancer du sein, un cas vulnérable. On a passé beaucoup de temps avec elle et on a réussi à la sauver de la Covid. C’est une satisfaction. Avec des efforts, on a réussi à sauver beaucoup de gens qui étaient gravement atteints lors de la première vague ; en même temps on a acquis de l’expérience», indique le réanimateur.
Il faut reconnaitre que le corps soignant, fortement sollicité durant cette période de crise pour la lutte contre la pandémie, était dépassé. Tant sur le plan physique que moral. «Face à un virus mortel, on sait qu’on va perdre des patients et nous avons vécu des moments très difficiles», a-t-il reconnu, montrant que malgré la gravité de la maladie et le fait que la plupart des patients nécessitaient une assistance respiratoire, ils (les médecins) ont pu sauver la grande majorité des patients lors de la première vague. «Nous avons souffert physiquement, mais aussi moralement par ce qu’on a perdu des malades», a-t-il fait savoir.

Je ne m’attends pas à une reconnaissance

Le sentiment du docteur Saïd Moussa en ce moment, est celui d’avoir accompli sa mission. «Même si la maladie est encore là, mais je ne me reproche de rien. Je me suis engagé depuis le début j’ai travaillé avec le cœur, j’ai sauvé des vies, cela me suffit, c’est mon travail et je n’attends rien en retour. Ce n’est pas parce que j’ai sauvé la vie de quelqu’un que je dois m’attendre à une reconnaissance, ceci étant, certaines personnes manifestent leur remerciements et ça fait bien au cœur», a-t-il déclaré, un peu avant l’arrivée de la deuxième vague.
S’il y a une chose qui lui fait encore plus mal, c’est le non-respect des mesures barrières. «Ça me fait de la peine de voir des gens négliger leur santé et celle de leurs familles. Nous ne devons prendre aucun risque surtout avec cette nouvelle vague», a-t-il conseillé.


Il précisera qu’il n’y a jamais eu de pénurie de matériel au Centre hospitalier de Samba Nkuni. Le gouvernement a mis les moyens et les conditions nécessaires pour travailler. «Nous avons acquis de l’expérience et avons le matériel. Maintenant, la population devrait prendre conscience qu’il s’agit d’une maladie grave, un virus dangereux et les répercussions sont à la fois sanitaires et économiques. Il faut donc casser la chaîne de transmission en respectant les gestes barrières», a-t-il insisté.
Le docteur Saïd Moussa Saïd Boina est né à Singani. Après son baccalauréat obtenu en 1995, il est parti à Madagascar pour effectuer ses études en médecine jusqu’en 2004 . Il regagne le pays en janvier 2005 et prend service le même mois aux urgences à El-Maarouf. Vers la fin de l’année, il sera affecté au service de réanimation où il exerce jusqu’à ce jour. De 2006 à 2007, il partira à Bordeaux II où il sortira avec un DU en médecine d’urgence. Ce père de trois enfants obtiendra un autre DU en accompagnement et soins palliatif sen 2012 à La Réunion avant de se spécialiser en anesthésie et réanimation à Abidjan de 2014 à 2018.
Agé de 45 ans, il a exercé en tant que médecin urgentiste, puis médecin généraliste avant sa spécialisation.

Réanimateur à
l’hôpital de Samba-Nkuni

Depuis son retour en 2018, il travaille avec deux autres collègues anesthésistes réanimateurs au centre hospitalier national El-maarouf, notamment au pôle Khalifa Al-Nahyane, communément appelé DubaïLe docteur Said Moussa se rappelle avoir travaillé au début dans des conditions très difficiles avant l’ouverture de ce pôle. «Ici, nous travaillons bien, les conditions ont nettement amélioré. On s’occupe des urgences, on prend le patient en charge et la facture lui est présentée à sa sortie. Cela nous permet de régler les problèmes en un temps record», a-t-il souligné..

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